Voyage Evasion Découverte
By Steph
BLOG POUR LES AMOUREUX DES VOYAGES
DESTINATIONS DE VOYAGES
CONSEILS PRATIQUES
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Tōkyō - Nikkō - Kamakura - Kyōto - Nara - Hiroshima - Île de Miya-jima
Quartier de Shibuya - Tōkyō Tower - Parc d’Ueno - Le Shinkansen - Temple Heian-Jingū - Temple Kinkaku-ji
Sanctuaire de Fushimi inari-taisha - Château de Nijō - Temple Tōdai-ji - Sanctuaire Kasuga Taisha - Dôme de Genbaku
Musée du mémorial de la Paix de Hiroshima - Portail du Sanctuaire d'Itsukushima
Traditions, modernité et zen attitude…
Ce pays de contrastes m’a toujours fasciné. J’ai longtemps rêvé de vivre une expérience unique et de plonger dans cette culture à la fois singulière, raffinée et empreinte d’une sagesse ancestrale. Le Japon, c’est un équilibre subtil entre traditions millénaires, modernité flamboyante et zen attitude.
Terre de milliers de temples et de sanctuaires, de paysages d’une beauté saisissante, de jardins d’une perfection presque irréelle, d’ambiances délicates et de gastronomie exquise, le Japon attire et émerveille par son art de vivre et l’hospitalité de son peuple.
Archipel composé de plus de 3 000 îles posées sur l’océan Pacifique, le pays regorge de trésors insoupçonnés qui surprennent et envoûtent tous ceux qui s’y aventurent.
Nous avons décidé de partir à trois à la découverte de ce pays fascinant, aux mille et un visages, qui incarne à la fois l’harmonie, la rigueur et la beauté.
En préparant ce voyage, nous avons choisi de ne pas louer de voiture, mais plutôt d’opter pour un train-trip, le moyen le plus pratique, sûr et agréable pour explorer les îles de l’archipel japonais.Pourquoi avons-nous opté pour le train ?
Parce que le réseau ferré japonais, très vaste, couvre presque tout le territoire de l’île d’Hokkaido
au Nord à celle de Kyushu au Sud. Le Shinkansen, train à grande vitesse japonais parmi les plus
rapides au monde, permet de relier très rapidement les différentes grandes villes de l’archipel.
Pourquoi le train ?
Parce que le réseau ferré japonais, l’un des plus efficaces au monde, couvre presque tout le territoire — de l’île d’Hokkaido au Nord jusqu’à celle de Kyushu au Sud. Grâce au Shinkansen, le train à grande vitesse japonais, parmi les plus rapides et les plus ponctuels du monde, il est possible de relier les grandes villes du pays en un temps record, tout en profitant du confort et de la précision légendaire du service japonais.
Conseil aux voyageurs : le Japan Rail Pass
Si vous voyagez au Japon avec un visa de tourisme de 90 jours, il existe une solution simple et économique pour vos déplacements en train : le Japan Rail Pass.
Ce pass est un forfait qui vous permet de voyager en illimité sur le réseau ferroviaire de la compagnie Japan Railways (JR) pendant 7, 14 ou 21 jours consécutifs. Il offre un excellent rapport qualité-prix, surtout si vous prévoyez de parcourir de longues distances entre plusieurs villes.
🔸 Important : vous devez impérativement acheter votre Japan Rail Pass avant votre départ, depuis la France, via Internet, au moins deux mois avant la date de votre voyage.
L’achat se fait facilement et rapidement sur le site officiel : Japan Rail Pass.
Début du voyage
Début mai 2008, nous voilà tous les trois sur les starting-blocks à l’aéroport, impatients de commencer notre périple
de 15 jours sur la grande île de Honshū, la plus vaste et la plus peuplée du Japon.
Malheureusement, le temps nous manquait pour explorer les autres îles de l’archipel, comme Hokkaido ou Kyushu.
Après un vol direct d’environ 11 heures, nous atterrissons enfin à Tōkyō en soirée. Fatigués mais surexcités, nous rejoignons notre hôtel déjà réservé dans le centre-ville pour une bonne nuit de repos avant de plonger dans l’effervescence de la capitale japonaise.
Tōkyō : 東京都 — “La Capital de l’Est“
Tōkyō est la capitale du Japon. C’est un mélange fascinant de modernisme, de traditions et de folie douce. Vous y découvrirez à la fois les gratte-ciels à perte de vue, le calme des temples anciens et la frénésie d’une ville qui ne dort jamais.
C’est la porte d’entrée idéale pour s’immerger dans la culture japonaise et s’en mettre plein les yeux dès les premiers instants.
Le Quartier de Shibuya :
Le lendemain matin, nous avons pris le métro en direction du quartier de Shibuya, sans doute le plus fascinant et le plus bouillonnant de Tōkyō.
Quartier branché par excellence, emblème du shopping à la tokyoïte et véritable icône de la modernité japonaise, Shibuya est un incontournable.
C’est ici que se trouve le célèbre “Shibuya Crossing”, le passage piéton le plus fréquenté au monde, vu sur toutes les photos symbolisant Tōkyō.
Les feux de circulation stoppent la circulation pendant cinquante-cinq secondes, et soudain, des centaines de piétons se croisent dans un chaos parfaitement organisé. Pas le temps de flâner…
Une expérience unique, à vivre absolument !
Les façades tapissées d’enseignes lumineuses et d’écrans géants, les musiques diffusées dans la rue, les magasins de mode par centaines… tout contribue à une ambiance électrique et joyeusement débridée.
De jour, on s’y imprègne de l’énergie de la ville, et le soir venu, on plonge dans une vie nocturne enivrante.
Les Cosplayers : quand la culture pop devient un art de vivre
C’est aussi à Shibuya que l’on croise des Cosplayers, ces jeunes passionnés qui se déguisent en personnages issus de l’univers des mangas, des animés, des jeux vidéo ou même des films.
Le mot “cosplay” vient de la contraction de costume et play, littéralement “jouer un rôle en costume”.
Mais au Japon, le cosplay n’est pas qu’un simple déguisement : c’est une véritable forme d’expression artistique et identitaire.
Les Cosplayers ne se contentent pas d’enfiler un costume ; ils incarnent leur personnage préféré dans les moindres détails : maquillage, coiffure, accessoires, attitude, et même les expressions typiques. Certains confectionnent eux-mêmes leurs tenues avec un soin méticuleux, passant des semaines à reproduire à la perfection les moindres coutures.
Né dans les années 1980, avec l’essor des grands mangas et animés comme Dragon Ball, Sailor Moon ou Naruto, le phénomène a rapidement gagné une place centrale dans la culture pop japonaise. Aujourd’hui, le cosplay fait partie intégrante du paysage urbain japonais, surtout dans les quartiers branchés comme Shibuya, Harajuku ou Akihabara.
Après cette première immersion de plusieurs heures, nous avons repris le métro pour la Tōkyō Tower
située dans l'arrondissement de Minato.
Tōkyō Tower :
C’est un peu leur tour Eiffel nippone : une tour métallique rouge et blanche, haute de 332,6 mètres, soit 7,6 mètres de plus que la nôtre !
Conçue par l’architecte Tachū Naitō, elle fut construite en un temps record, entre juin 1957 et octobre 1958.
Elle pèse seulement 4 000 tonnes, soit plus de deux fois moins que notre tour parisienne… mais, soyons honnêtes :
la nôtre reste la plus élégante ! 😄
Du sommet, la vue sur la mégalopole tentaculaire est spectaculaire. Par temps clair, on peut même apercevoir le Mont Fuji se dessiner à l’horizon, majestueux et immuable.
Le Parc d’Ueno :
Le lendemain, nous avons mis le cap sur le parc d’Ueno, vaste oasis de verdure au cœur de Tōkyō.
C’est l’un des lieux les plus appréciés des Tokyoïtes, des familles et des promeneurs. On y trouve plusieurs musées prestigieux, une salle de concert, un zoo, le bassin Shinobazu orné d’un sanctuaire, ainsi que le temple Tōshōgū, dédié au shogun Tokugawa Ieyasu.
Ce parc, immense et paisible, est un véritable havre de sérénité dans la frénésie de la capitale.
En fin de journée, retour à Shibuya pour une dernière plongée dans l’ambiance lumineuse et vibrante du quartier.
Direction Nikkō !
Le lendemain, nous prenons la route du Nord, à environ 140 km de Tōkyō, pour découvrir Nikkō, une petite ville nichée dans les montagnes et célèbre pour ses sanctuaires classés au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Et pour y aller, nous allons enfin embarquer à bord du mythique Shinkansen, le train à grande vitesse japonais !
Le Shinkansen :
Mis en service en 1964, à l’occasion des Jeux olympiques de Tokyo, le Shinkansen symbolise à lui seul la modernité et la précision japonaise. Il relie les grandes villes de l’archipel à une vitesse moyenne de 300 km/h, parfois plus, tout en offrant une ponctualité exemplaire : le retard moyen annuel est inférieur à une minute !
À bord, tout est calme, propre et incroyablement bien organisé. Le personnel salue en entrant et en sortant du wagon, et le silence règne, même lorsque le train file à toute allure à travers les campagnes japonaises.
Les paysages défilent comme dans un film : montagnes, rizières, villes ultra-modernes et, par temps clair, le majestueux Mont Fuji au loin.
C’est leur TGV… mais en mieux, beaucoup mieux !
Les plus :
1️⃣ Il existe trois classes proposées aux passagers : la Green Class (“Première classe”), la Gran Class (“Business
class”) et la Ordinary Class (“Seconde classe”).
2️⃣ Chaque rangée de sièges pivote à 180 degrés, une invention très pratique qui permet de toujours voyager dans le
sens de la marche, d’admirer le paysage ou d’éviter le mal des transports pour les plus sensibles.
3️⃣ Le confort est remarquable : un espace généreux pour les jambes et des sièges moelleux qui invitent à la détente.
4️⃣ Avant chaque départ, les employés nettoient de fond en comble chaque voiture et s’assurent que tous les sièges
soient bien orientés dans le sens du trajet.
5️⃣ Il n’existe pas de wagon-restaurant, mais des boissons, repas et snacks sont proposés par un employé qui circule
plusieurs fois avec un chariot, comme dans un avion. Et le must : à chaque entrée ou sortie du wagon, il s’incline
poliment pour saluer les passagers — même si personne ne le regarde !
6️⃣ Le silence est saisissant : même à plus de 300 km/h, on n’entend presque rien, comme si le train glissait sur les
rails.
7️⃣ La ponctualité est légendaire : le retard moyen annuel se compte en secondes. Une véritable prouesse ! La SNCF
devrait venir y faire un stage…
8️⃣ Le niveau de propreté dans les wagons comme dans les toilettes est irréprochable.
9️⃣ C’est le réseau ferré le plus sûr au monde : en plus de cinquante ans d’exploitation, aucun accident mortel n’a été
déploré. Le système est équipé de sismographes installés sur terre, le long des côtes et des voies. Dès qu’un
séisme est détecté, des signaux d’alerte sont immédiatement envoyés aux trains en circulation. Des capteurs et
jauges surveillent aussi les conditions météorologiques (pluie, neige, vent) pour éviter tout incident.
🔟 Les quais sont entièrement dédiés au Shinkansen, parfaitement organisés et d’une efficacité redoutable.
Les moins :
1️⃣ Euh… désolé, je ne vois pas ! 😄
Je ne suis pas bien là, avec mes grandes jambes !!! “C’est bien la bonne direction, enfin… je crois…“
Nikkō : 日光 — “La Lumière du Soleil”
Après une heure de train et une heure de bus, nous voilà enfin arrivés à Nikkō, dont le nom signifie “Lumière du Soleil”. Située dans la préfecture de Tochigi, cette petite ville de montagne est l’un des lieux spirituels les plus sacrés du Japon. Nichée entre forêts de cèdres millénaires, montagnes majestueuses et rivières limpides, Nikkō est un véritable havre de paix où nature et spiritualité se mêlent harmonieusement.
La ville abrite de nombreux édifices religieux témoins de l’ancrage profond du bouddhisme et du shintō, la religion autochtone japonaise. La plupart de ces trésors architecturaux se trouvent dans le quartier de Sannai, au nord de la rivière Daiya.
Parmi les sites incontournables :
• Le sanctuaire Futarasan, fondé en 767 par le moine bouddhiste Shōdō Shōnin, le pionnier de la spiritualité à
Nikkō.
• Le sanctuaire Tōshō-gū, chef-d’œuvre baroque du XVIIe siècle, dédié au shōgun Tokugawa Ieyasu, fondateur
du shogunat Tokugawa. Ses détails sculptés et dorures exubérantes contrastent avec la sobriété habituelle des
sanctuaires japonais.
• Le temple bouddhique Rinnō-ji, fondé en 766, abrite trois grandes statues dorées représentant les
manifestations bouddhiques des divinités shintō locales, symbolisant l’union des deux croyances.
• Et bien sûr, le Shinkyō, ou “Pont Sacré”, superbe passerelle en bois laqué rouge qui enjambe la rivière Daiya.
Selon la légende, ce pont était jadis réservé aux dieux et aux shōguns.
Nikkō, c’est un lieu mystique, où l’on ressent le Japon éternel : celui des temples enfouis dans la brume, des carillons au vent, et du murmure des cascades.
Après cette parenthèse spirituelle et ressourçante, nous reprenons la route pour Tōkyō où nous passerons la nuit.
Le lendemain matin, direction la station de Shinagawa, pour un nouveau départ en train — cette fois vers Kamakura, à environ deux heures au Sud de la capitale.
Kamakura : 鎌倉市
Ancienne capitale politique du Japon au XIIIᵉ siècle, Kamakura est aujourd’hui un véritable musée à ciel ouvert. Surnommée “la ville des temples”, elle abrite pas moins de 19 sanctuaires shintoïstes et 65 temples bouddhiques, disséminés dans un écrin de nature.
Chaque ruelle semble inviter à la méditation, chaque porte de temple ouvre sur un jardin secret, un bassin de lotus ou une lanterne de pierre couverte de mousse. L’atmosphère y est sereine, presque hors du temps.
Mais le joyau le plus célèbre de Kamakura reste sans conteste le Grand Bouddha Amitabha — le Daibutsu. Cette majestueuse statue de bronze, fondue vers 1252, s’élève à 13,35 mètres de haut et pèse près de 121 tonnes.
Autrefois abritée dans un grand temple en bois, elle trône aujourd’hui à ciel ouvert, affrontant le vent et la pluie depuis plusieurs siècles. Ses mains jointes dans la posture jō-in, symbole de méditation zen, dégagent une profonde sérénité. Se tenir à ses pieds procure une sensation d’humilité et de paix intérieure.
Après cette superbe journée d’exploration et de spiritualité, nous avons repris le train pour retourner à Tōkyō et y passer notre dernière soirée dans la capitale.
Le lendemain matin, confortablement installés à bord du Shinkansen, nous avons pris la route vers le Sud pour un nouveau chapitre de notre périple japonais : Kyōto, l’ancienne capitale impériale, située à environ 3h20 de train.
Kyōto : 京都市 — “Ville Capitale“
Ancienne capitale impériale du Japon de 794 à 1868, sous le nom de Heian-kyō (“Capitale de la paix et de la tranquillité“), Kyōto demeure aujourd’hui le cœur culturel et spirituel du pays. Avec ses palais impériaux, ses milliers
de sanctuaires shintō et ses temples bouddhistes séculaires, elle incarne l’âme du Japon traditionnel.
Kyōto est une ville splendide, à la fois traditionnelle, spirituelle, gourmande et moderne. Elle fascine par ses contrastes : entre passé et présent, entre le bruissement des bambous et la rumeur des ruelles commerçantes. Visiter Kyōto, c’est plonger au cœur de l’âme japonaise, là où chaque pierre, chaque torii, chaque jardin raconte une histoire vieille de plus d’un millénaire.
Ville coup de cœur
Le temple Heian-Jingū :
À peine arrivés et nos bagages déposés à l’hôtel, nous avons commencé notre exploration par le temple Heian-Jingū.
Ce superbe sanctuaire, rouge et blanc, orné de toits verts, évoque le style architectural du palais impérial de Kyōto des XIᵉ et XIIᵉ siècles. Il fut érigé en 1895 pour célébrer le 1 100ᵉ anniversaire de la fondation de la ville. Son vaste jardin, conçu à l’ère Meiji, est divisé en quatre parties orientées selon les points cardinaux, chacune offrant une atmosphère unique.
Le parcours est une succession de perspectives : plans d’eau, ponts de pierre, cerisiers, érables… la vue se transforme à chaque pas. Avant de quitter le site, nous découvrons un jardin sec où les pierres, méticuleusement disposées dans un océan de sable ratissé, invitent à la contemplation.
Le Japon et ses séismes...
Le lendemain matin…
Nous étions encore dans un demi-sommeil quand un grondement sourd a secoué la chambre. Les lits oscillaient doucement sur leur base. J’ai entrouvert un œil :
“Oh… un tremblement de terre !”
Ce n’était pas le premier que je vivais, mais la sensation reste toujours étrange. Alors en venant visiter le Japon attendez-vous à ce genre d'expérience... 😄
Après un bon petit déjeuner, cap sur l’un des sites les plus emblématiques du Japon : le Kinkaku-ji, le temple du Pavillon d’Or.
Le temple Kinkaku-ji :
Également appelé Temple du Pavillon d’Or, le Kinkaku-ji est un joyau architectural entièrement recouvert de feuilles d’or pur (à l’exception du rez-de-chaussée). Il abrite des reliques du Bouddha, en faisant un lieu hautement sacré.
Son reflet dans l’étang voisin, entouré d’un jardin paysager d’une perfection zen, compose une scène d’une beauté irréelle — l’une des plus célèbres images du Japon.
Le sanctuaire Fushimi Inari-taisha :
En début d’après-midi, direction le Sud de la ville pour découvrir le Fushimi Inari-taisha, sanctuaire principal dédié à Inari, la déesse shintō du riz, de la fertilité et de la prospérité.
Ce lieu est mondialement connu pour son chemin de milliers de torii vermillon, alignés les uns après les autres sur
la colline d’Inariyama. Ces portiques, offerts en don par des particuliers ou des entreprises, symbolisent la gratitude ou les vœux de réussite. Le nom du donateur est gravé sur chaque pilier.
Le prix d’un torii varie entre 175 000 et 1 300 000 yens (soit entre 1 400 et 10 000 euros). Sortez votre carte bleue si vous en voulez un à votre nom... 😄
On en dénombre près de 10 000 le long du parcours principal — un tunnel sacré à travers lequel le visiteur progresse, enveloppé dans une atmosphère presque mystique.
Le château de Nijō :
Alors que le ciel s’assombrissait, nous avons poursuivi notre périple vers le château de Nijō, bâti en 1603 pour le shogun Tokugawa Ieyasu.
Le site, vaste de 275 000 m², est entouré de doubles douves et de murailles. Il abrite les palais Ninomaru et Honmaru, des salles des gardes, des cuisines et de splendides jardins paysagers.
Les sols du Ninomaru sont célèbres pour leurs “planchers rossignols”, des lames de bois conçues pour couiner sous les pas afin de prévenir toute intrusion — une mélodie discrète qui accompagne le visiteur à chaque pas.
La pluie s’est mise à tomber plus fort, mais cela n’a en rien gâché la magie du lieu. Trempés mais émerveillés, nous avons regagné l’hôtel, bien décidés à profiter encore de cette ville inoubliable autour d’un bon repas local.
Le lendemain matin, le soleil était de retour. Nous avons pris le train, direction Nara, ancienne capitale impériale du Japon entre 710 et 784, pour visiter l’un des plus impressionnants temples du pays : le Tōdai-ji.
Située à environ 40 minutes de Kyōto, Nara nous promettait une autre immersion dans l’histoire sacrée du Japon.
Nara : 奈良市
Ancienne capitale impériale du Japon au VIIIᵉ siècle, Nara est une ville chargée d’histoire et de spiritualité. Ses rues et ses parcs regorgent de temples bouddhistes, de sanctuaires shintô, et d’œuvres d’art séculaires, témoins d’un passé prestigieux.
Le parc de Nara, vaste et paisible, est également célèbre pour ses cerfs shika, qui y flânent en toute liberté et accueillent les visiteurs avec une curiosité douce et malicieuse.
Le temple Tōdai-ji :
Au cœur de la ville se dresse le Tōdai-ji, temple bouddhique emblématique. Sa salle principale, le Daibutsu-den, est la plus grande construction en bois au monde et abrite le célèbre Daibutsu, le Grand Bouddha de bronze.
Imposant et majestueux, le Daibutsu mesure 18 mètres de haut et pèse environ 250 tonnes. Il domine les fidèles et les voyageurs venus lui rendre hommage depuis près de 13 siècles. Le temple, construit au VIIIᵉ siècle, a été détruit et reconstruit deux fois, au XIIᵉ et XVIᵉ siècle, mais reste toujours actif. La communauté de moines y perpétue les rites et cérémonies quotidiennes ou annuelles, dont la plus célèbre est la cérémonie de l’eau et du feu, appelée Shuni-e.
La grandeur et la sérénité du lieu impressionnent, et l’on ne peut qu’être ému par cette harmonie entre la taille monumentale du bâtiment et la finesse du travail artistique.
Le sanctuaire Kasuga Taisha :
Après la visite du Tōdai-ji, nous avons prolongé notre balade dans le Parc de Nara pour rejoindre le Kasuga Taisha, surnommé le sanctuaire aux 3 000 lanternes.
Le chemin ombragé à travers la forêt, ponctué de lanternes recouvertes de mousse, crée une atmosphère mystérieuse et sereine. Ces lanternes, en pierre et en bronze, sont éclairées lors de festivals traditionnels et donnent au lieu une aura presque magique, surtout lorsque les derniers rayons du soleil dorent leur surface.
Le parc aux daims
Impossible de quitter Nara sans une promenade dans le Parc aux daims, vaste espace vert de plus de 500 hectares
qui s’étend du pied de Wakakusa-yama jusqu’au centre-ville. Ce parc abrite près de 1 400 shika, animaux sacrés du Japon, proches des visiteurs et presque indifférents à la foule qui les entoure.
Les cerfs se laissent approcher et photographier facilement, mais leur principale motivation reste… vérifier vos poches à la recherche d’une friandise !
Leur présence ajoute une dimension vivante et authentique à cette ville déjà exceptionnelle.
Après cette journée magique et remplie de rencontres, nous avons repris le Shinkansen pour Kyōto, où nous avons passé notre dernière nuit dans le confort et la sérénité, prêts à poursuivre notre périple vers Hiroshima le lendemain.
Assis confortablement pendant 2h, dans le Shinkansen, nous nous dirigeons vers Hiroshima.
Hiroshima : 広島市 — “Large Île“
Située sur la côte Nord de la mer intérieure de Seto, Hiroshima est tristement célèbre dans le monde entier pour
avoir été la cible d’un bombardement atomique le 6 août 1945 à 8h16, au cours de la Seconde Guerre mondiale. Pourtant, cette ville est aujourd’hui un symbole de résilience et de paix.
Le Dôme de Genbaku :
Notre première visite fut le Dôme de Genbaku, devenu mémorial de la paix d’Hiroshima. Construit au début du XXᵉ siècle en briques et en ciment, ce bâtiment a partiellement résisté à l’explosion de la bombe atomique. Le voir debout, malgré la dévastation, est un symbole poignant de mémoire et de résilience.
Parc du mémorial de la Paix :
Juste en face du Dôme se trouve le Parc du mémorial de la Paix d’Hiroshima, ouvert en 1954 pour honorer la mémoire des victimes. Le parc est un lieu de recueillement et de méditation. Marcher dans cet espace, entouré de monuments et de sculptures dédiés à la paix, crée une atmosphère solennelle et profondément émouvante.
La cloche de la Paix
La flamme de la Paix
Le Cénotaphe
Monument de la Paix dédié aux enfants
Musée du mémorial de la Paix :
Le Musée du mémorial de la Paix retrace avec précision l’histoire de Hiroshima avant et après le bombardement. L’aile Est illustre la ville et la vie quotidienne avant l’explosion, tandis que l’aile Ouest est dédiée aux victimes : vêtements, montres, photographies et objets personnels témoignent de l’horreur vécue.
La visite est à la fois impressionnante et bouleversante, un rappel cruel de la puissance destructrice de l’homme, mais aussi une incitation forte à la paix et à la réflexion sur l’humanité. Hiroshima est aujourd’hui un lieu de mémoire et d’espoir, ayant su renaître de ses cendres.
L'île de Miya-jima : 宮島 — Île du sanctuaire
Le lendemain, nous avons pris le ferry pour l’île de Miyajima, face à Hiroshima, célèbre pour sa beauté naturelle et ses sanctuaires sacrés. L’île est renommée pour le torii flottant du sanctuaire Itsukushima, qui semble flotter sur l’eau à marée haute.
Le sanctuaire Itsukushima est inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO et attire des visiteurs du monde entier. L’atmosphère y est mystique et paisible, ponctuée par le cri des grues et le clapotis des vagues. L’île abrite également des daims en liberté, considérés comme sacrés, qui se promènent tranquillement parmi les visiteurs.
Flâner sur Miyajima, admirer les paysages de mer et de montagne, et contempler les torii rouges se reflétant dans l’eau est une expérience inoubliable et reposante, offrant un contraste saisissant avec l’intensité émotionnelle vécue la veille à Hiroshima.
Le Portail du Sanctuaire d'Itsukushima :
Icône du Japon, ce torii rouge/orangé, majestueux de la tête aux pieds, s’élève fièrement au-dessus de l’eau depuis 840 ans, ses piliers inébranlables léchés par les vagues. Ce symbole emblématique du Japon est classé parmi les trois vues les plus célèbres du pays, et fait partie du Patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1996.
L’île de Miyajima et ses lieux saints
Miyajima est un véritable joyau spirituel. Parmi ses sites incontournables :
• Le sanctuaire d’Itsukushima, avec son célèbre torii flottant, un lieu de culte shinto unique et photogénique.
• Le temple de Senjokaku, construit en 1407, qui abrite une pagode à cinq étages, ou tō.
• Le Daigan-ji, dédié au dieu de la musique, datant de 1201.
Mais la véritable récompense attend ceux qui montent au Mont Misen, avec un panorama exceptionnel sur la baie et ses alentours.
Monter au Mont Misen : randonnée ou téléphérique
Il existe deux manières d’atteindre le sommet :
1️⃣ Randonnée, avec trois parcours au choix :
• Momiji : le plus simple, 2,5 km, 1h30 à 2h de marche. C’est aussi le chemin qui mène au téléphérique.
• Daisho-in : de difficulté moyenne, 3 km, même temps de montée, avec ses statuettes de Bouddha qui bordent
le sentier et donnent un charme particulier à la balade. Attention, il compte 2 000 marches !
• Omoto : le plus long et difficile, 3,5 km, 2h à 2h30 de marche. Le chemin est accidenté et nécessite de bonnes
chaussures de randonnée.
2️⃣ Téléphérique, une option plus tranquille pour admirer le paysage sans effort. Le trajet se fait en deux étapes :
• Momijidani → Kayatani : 10 minutes, petite cabine pour 4 à 6 personnes, fréquence toutes les minutes.
• Kayatani → Shishiiwa : 5 minutes, cabine plus grande, fréquence tous les quarts d’heure.
Depuis Shishiiwa, une demi-heure de marche reste nécessaire pour atteindre le sommet à 535 mètres d’altitude.
La montée offre des vues splendides sur l’île et ses eaux turquoise, mêlant nature, histoire et spiritualité à chaque pas. Miyajima est un lieu où l’on se sent vraiment connecté à l’essence du Japon.
Les Sept Merveilles du Mont Misen
Le Mont Misen n’est pas seulement un lieu naturel spectaculaire, il est aussi le cœur de légendes anciennes, liées au maître bouddhiste Kobo Daishi, qui y vécut et y enseigna. Selon la tradition, ses entraînements et pratiques spirituelles auraient donné naissance aux Sept Merveilles du Mont Misen :
1 Le Feu Éternel : un feu sacré que le maître alluma et qui, selon la légende,
brûlerait sans interruption depuis plus de mille ans. Il symbolise la persévérance
et la sagesse intemporelle.
2 Le Prunier du Bâton de Prière : lorsqu’il posa son bâton de prière sur le sol,
des racines surgirent et un arbre majestueux se développa, rappelant la force de
la foi et de la méditation.
3 Le Rocher de la Marée : dans un trou de ce rocher, l’eau salée monte et
descend en parfaite harmonie avec les marées, un phénomène naturel qui fascine
et intrigue les visiteurs.
4 Le Rocher Mandala : des écritures et symboles sacrés gravés sur la pierre
grâce au talent calligraphique du maître, témoignant de la fusion entre art,
spiritualité et nature.
5 Le Son des Battants de Bois : un bruit mystérieux, impossible à localiser, qui
serait produit par un lutin invisible habitant le Mont, ajoutant une dimension
magique et énigmatique au lieu.
6 Le Cerisier de la Rosée : un arbre qui, même par temps ensoleillé, apparaît
couvert de rosée scintillante, comme si la pluie venait de tomber, symbole de
pureté et d’émerveillement.
7 Le Cèdre du Feu du Dragon : perché au sommet, cet arbre veille sur la mer et
les mystérieuses boules de feu surnommées “le Feu du Dragon” qui apparaissent
parfois à la surface de l’eau, un spectacle rare et fascinant.
Ces merveilles légendaires donnent à la montagne une aura mystique et offrent aux visiteurs un mélange unique de nature, spiritualité et magie, faisant de l’ascension du Mont Misen une expérience inoubliable.
Sur le chemin du retour, vous croiserez également des daims et de magnifiques singes à tête rouge. Ces animaux ajoutent une touche sauvage et authentique à votre balade, mais il est important de rester vigilant : gardez vos distances et surveillez vos affaires, car les singes peuvent parfois devenir agressifs et malicieux.
Après cette belle et enrichissante découverte de Miyajima et du Mont Misen, nous sommes retournés à Hiroshima pour notre dernière soirée sur place. La suite de notre itinéraire prévoyait de visiter Nagasaki, mais nous avons rapidement découvert un obstacle imprévu : aucun hôtel n’avait de chambre disponible. Après avoir appelé une vingtaine d’établissements sans succès, nous avons préféré ne pas risquer de nous retrouver sans logement.
Finalement, nous avons décidé de rentrer à Tōkyō, afin de terminer notre voyage confortablement et préparer notre retour en France. Cette dernière étape nous a permis de profiter encore une fois de la capitale japonaise avant de clore ce périple inoubliable.
Conclusion : Le Japon est un pays éclectique, un savant mélange de modernité et de tradition. Chaque instant y est source d’émerveillement et d’expériences uniques. Vous y découvrirez des paysages somptueux et variés, des temples et palais magnifiques et pleins de charme, une gastronomie raffinée qui s’apparente à un véritable art de vivre, et une population adorable, toujours prête à vous aider et à rendre votre séjour agréable.
Il y a Japonais et Japonais : lorsque vous croisez des touristes japonais en France, ils paraissent souvent réservés, voire anxieux, confrontés au décalage entre leurs attentes et la réalité : rues bondées, propreté imparfaite, services parfois impersonnels… Mais une fois au Japon, tout change. Les Japonais sont souriants, aimables, attentifs aux autres et profondément curieux. Leur sens du détail, leur discrétion et leur ponctualité sont remarquables. La propreté est omniprésente, que ce soit dans les rues, les transports ou les lieux publics, et le service dans les magasins ou restaurants est irréprochable : même si vous ne parlez pas japonais, on vous aidera toujours avec le sourire, en vous plaçant à côté de quelqu’un pouvant traduire ou en trouvant une solution adaptée.
Nous avons été réellement enchantés par ce pays fascinant, où chaque visite devient un moment mémorable. Je vous invite vivement à venir explorer le Japon, à découvrir sa culture singulière et à vous immerger dans ce pays du Soleil Levant, véritable trésor d’harmonie entre tradition et modernité.
Carte de notre périple
© Textes et photographies : Stéphane Campagne/All rights reserved.
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