Un voyage en Afrique du Sud est un périple hors du commun. C'est l'un des plus beaux pays d'Afrique noire. Réputée pour la magnificence de ses paysages, l'Afrique du Sud émerveille ses visiteurs par ses couleurs, ses senteurs, son peuple, ses chants, ses animaux sauvages et bien d'autres choses encore.
Entre plages paradisiaques peuplées de manchots, parcs nationaux et réserves naturelles gigantesques, zones montagneuses aux possibilités de randonnée quasiment illimitées et rencontres humaines touchantes, ce pays possède un relief d'une infinie variété et des paysages d'une remarquable beauté. Un voyage dans ce grand pays d'Afrique tient toujours ses promesses.
C'est un mélange de culture ancestrale et moderne, de grandes villes à l'américaine et de petits villages zoulous
hors du temps. Ce n'est pas l'Afrique telle que nous la connaissons : c'est une Afrique nouvelle, où un homme et tout un peuple ont fait le choix de la tolérance et du pardon.
Le pays a connu, pendant plus de 40 ans, une politique mouvementée avec l'apparition de l'apartheid en 1948, aboli en 1991.
Qui aurait pensé que l'Afrique du Sud parviendrait à chasser ses vieux démons et retrouverait la voie de la paix civile et de la respectabilité ?
En 1994, les Sud-Africains participèrent aux premières élections démocratiques jamais organisées dans leur pays. Après 27 années de détention, le prisonnier politique le plus célèbre du monde, Nelson Mandela, devint le chef d’État le plus admiré de la planète. La “Nation arc-en-ciel“ connut alors un véritable état de grâce.
L'Afrique du Sud opta pour la réconciliation. La philosophie humaniste de quelques hommes, doublée d'un grand pragmatisme, permit de mettre sur pied, dans la paix, l'un des plus spectaculaires retournements politiques que l'histoire ait connus. Elle devint ainsi une nation démocratique et multiraciale. L'Afrique du Sud réunifiée présente aujourd'hui un nouveau visage, celui d'une démocratie multiraciale. Elle se bat encore pour résorber les inégalités, la pauvreté, le chômage et terrasser la criminalité. Elle vit désormais de plain-pied dans la démocratie…
Un road trip est un moyen idéal pour visiter ce magnifique pays. On y trouve toutes les infrastructures nécessaires : d'excellentes routes, de bons hôtels et lodges, un large choix de restaurants, des transports en commun et des services de communication efficaces. Même dans les régions les moins touristiques, on déniche toujours un hébergement confortable et une nourriture correcte. Le tout se découvre sous un climat toujours tempéré.
Un bémol : l'Afrique du Sud est réputée peu sûre. Toutefois, il est relativement facile d'éviter les problèmes et de se sentir en sécurité en respectant les précautions d'usage.
Ce n'était pas mon premier voyage en Afrique du Sud. J'étais venu visiter ce pays avec mes parents en 1989, pendant un mois. Nous avions fait un road trip de quinze jours, puis passé également quinze jours chez des amis anglais près de Cape Town. Nous étions alors en plein apartheid… Pourtant, nous n'avions rencontré aucun problème pour traverser le pays en voiture. À l'époque, un visa était nécessaire.
Revenant d'Argentine, où j'avais passé quatre mois, j'avais fait un arrêt à Paris pour demander un visa volant, directement à l'ambassade d'Afrique du Sud. J'avais dû remplir un dossier expliquant pourquoi je souhaitais un visa volant (sur papier) plutôt qu'un visa normal apposé dans le passeport.
À cette époque, pas si lointaine, il était mal vu par certains gouvernements de voyager dans des pays jugés “peu fréquentables”. Sur la liste figuraient notamment Israël (plusieurs pays musulmans pouvaient refuser l'entrée si un visa israélien apparaissait sur le passeport) et, bien sûr, l'Afrique du Sud dont la politique d'apartheid était condamnée, à juste titre, par de nombreux pays. Avec un visa sud-africain sur mon passeport, j'aurais été lourdement pénalisé pour poursuivre mes voyages. J'avais alors expliqué que, voyageur dans l'âme, je ne me mêlais jamais de la politique des pays que je visitais — sinon, je ne voyagerais plus beaucoup…— et que je ne souhaitais donc pas être sanctionné dans mes futures destinations.
En 1989, j'avais tellement aimé parcourir ce pays que je m'étais promis d'y revenir un jour. Et vingt-cinq ans plus tard, jour pour jour, fin octobre 2014, je suis revenu pour un road trip de quinze jours avec deux amis.
Nous sommes arrivés à Johannesburg, mais nous n'y sommes pas restés.
Je l’avais déjà visitée lors de mon premier voyage, et la ville a toujours eu la réputation d’être dangereuse.
Je me souviens encore de ce couple de Français ensanglanté, que nous avions croisé après une agression : une scène marquante qui nous avait immédiatement donné le ton de la ville.
À l’époque, nous avions réservé un hôtel à l’extérieur de Johannesburg.
Lors de notre première journée de visite de Johannesburg, n'étant pas rentrés avant la nuit, l'hôtel, inquiet, avait prévenu la police pour signaler notre disparition !
À notre retour, nous avons eu droit à de vives remontrances, certes justifiées…
Inutile de dire qu'il n'est pas indispensable de s'attarder à Johannesburg, même si, depuis quelques années, des visites encadrées du quartier de Soweto se développent et attirent de plus en plus de voyageurs.
Pour notre part, nous avons préféré, cette fois-ci, louer une voiture directement à l'aéroport et prendre la route de Pretoria, à une cinquantaine de kilomètres de là.
Johannesburg — “Jo’burg”
Appelée aussi Jo’burg, la ville fut fondée en 1886, au cœur de la région du Transvaal, à la suite de la découverte d'un vaste gisement d'or dans la région du Witwatersrand.
Aujourd'hui, avec son agglomération tentaculaire, Johannesburg est la troisième ville la plus peuplée d'Afrique et la capitale économique du pays.
Édifiée sur un sol aride, sans rivière ni source naturelle, elle dépend d'un complexe système d'acheminement de l'eau potable depuis le Lesotho, à plus de 400 kilomètres.
Ce paradoxe — une métropole née de la richesse aurifère, mais dépourvue d'eau — résume bien la dualité de Johannesburg : un lieu de puissance, d'espoir, mais aussi de contrastes extrêmes.
Ville peu touristique, Jo’burg incarne toute la complexité de l'Afrique du Sud, dans ce qu'elle a de meilleur — la réussite et l'intégration d'une partie de la population noire — et de pire — la persistance des inégalités, la pauvreté et la criminalité endémique.
Elle reste pourtant un passage obligé, ne serait-ce que pour son aéroport international, principale porte d’entrée du pays.
Avec l'un des taux de criminalité les plus élevés au monde, Johannesburg reste une ville où la prudence est essentielle si vous voulez la visiter :
Laissez vos bijoux et objets de valeur au placard.
Évitez de circuler seul, même pour de courtes distances.
Si vous êtes perdu, dirigez-vous vers une station-service plutôt que de demander votre chemin.
Et surtout, gardez votre calme : ici, le sang-froid est souvent votre meilleure protection.
Le quartier de Soweto
Le township de Soweto (abréviation de South Western Townships) est sans doute le symbole le plus fort de la lutte contre l'apartheid.
Comme tous les bidonvilles d'Afrique du Sud, il reflète à la fois la misère passée et la résilience d'un peuple.
Créé en périphérie de Johannesburg pour regrouper la population noire loin des quartiers blancs, Soweto fut longtemps privé d'eau courante et d'électricité.
La majorité de ses habitants travaillaient alors dans les mines d'or de la région.
Aujourd'hui, le quartier a profondément changé.
Devenu un site historique et culturel incontournable, Soweto attire les visiteurs désireux de comprendre l'histoire du pays.
Le Nelson Mandela Museum, installé dans son ancienne maison ;
Découvrir la bière artisanale locale ;
Flâner dans les rues colorées où les cicatrices du passé sont encore visibles ;
Et surtout, échanger avec les habitants, fiers de partager leurs récits et leur culture.
En route vers Pretoria
Une fois les formalités de location réglées, le temps de m'habituer à la conduite à gauche et au volant à droite, nous avons quitté l'aéroport.
Peu à peu, la circulation dense de Johannesburg s'estompa, remplacée par de longues routes bordées d'acacias et de collines dorées.
Direction Pretoria, notre première étape vers le cœur de l'Afrique du Sud.
Pretoria — La ville des jacarandas
Située à 1 370 mètres d’altitude et traversée par la rivière Apies, Pretoria est une ville où nature, histoire et
politique occupent chacune une place essentielle.
Capitale administrative de l'Afrique du Sud, elle se trouve dans les plaines du Nord-Est du pays et porte le magnifique surnom de “ville des jacarandas“, en référence aux milliers d’arbres qui, au printemps austral, recouvrent la ville d'un voile mauve. Lorsque les jacarandas sont en fleurs, Pretoria semble littéralement plongée dans un rêve violet.
Le meilleur moyen de la découvrir est de se garer dans le centre-ville et de partir à pied explorer ses quartiers, afin d'apprécier pleinement son patrimoine architectural.
Church Square constitue l'un des points de départ idéals pour une promenade urbaine : la place est animée, vivante, entourée de bâtiments historiques et de sculptures.
En continuant votre visite, vous découvrirez l'Union Buildings, construit en 1910 dans un élégant style néoclassique.
C'est l'un des édifices les plus emblématiques du pays : il abrite le siège du gouvernement sud-africain et offre, depuis ses jardins en terrasse, une vue panoramique splendide sur la ville.
À proximité, ne manquez pas la Melrose House, l'une des plus belles demeures d'Afrique du Sud.
Cette magnifique maison victorienne, parfaitement conservée, se visite et permet de découvrir un pan important de l'histoire sud-africaine — c'est notamment ici que fut signé le Traité de Vereeniging, mettant fin à la Seconde Guerre des Boers en 1902.
Nous étions descendus au Guest House Birdwood Boutique Estate.
Située dans le quartier calme des ambassades, cette jolie maison offre un service parfait.
Elle possède un restaurant, une piscine extérieure, un bar et un jardin. La décoration est de style ancien, nous avions l'impression de remonter le temps. L'accueil est vraiment chaleureux, nous avons adoré.
Le lendemain matin, nous avons pris la route vers le nord-est en direction de le petit village de Graskop.
Quatre heures de conduite nous attendaient. Il nous fallait franchir le col de Long Tom Pass (anciennement emprunté par les convois de ravitaillement) pour accéder à la petite ville de Sabie.
Puis venait la superbe route panoramique connue sous le nom de Panorama Route, de Sabie à Graskop, où les paysages se succédaient : forêts de pins, falaises, cascades innombrables…
Graskop — “Colline herbeuse”
Située à environ 1 400 mètres d'altitude, Graskop est un village de la province du Mpumalanga.
Fondé dans les années 1880 comme camp de chercheurs d'or, il est désormais tourné vers l'exploitation forestière, l'agriculture et bien sûr le tourisme.
Idéalement situé sur la Panorama Route, il permet d'accéder à plusieurs sites touristiques majeurs de l'est de la province, au cœur du paysage naturel de la réserve du Blyde River Canyon.
Mac-Mac Falls
Entre Sabie et Graskop, nous avons fait une halte aux Mac‑Mac Falls, une cascade imposante qui plonge de 56 mètres dans des gorges bordées de fougères et de forêts.
Selon le débit de la rivière, il arrive que deux chutes d'eau jaillissent côte à côte.
Le nom “Mac Mac” fait référence aux chercheurs d'or écossais qui vinrent fouiller ces
terres.
Informations : Ouvert tous les jours de 8h à 17h - Prix d’entrée : 20 rands —> 1,00€
Nous avons passé la nuit à l’hôtel Graskop Hotel, de style années 70, bien
situé au centre du village.
Les espaces communs sont vastes et décorés dans un esprit « colonial africain », les chambres confortables et bien aménagées, le petit-déjeuner proposant plusieurs choix.
Le tarif nous a semblé très raisonnable.
Le lendemain, nous avons emprunté la route panoramique pour aller voir The Pinnacle Rock.
Située à seulement 7 minutes du village (sur la R534), cette impressionnante colonne de quartzite s'élève à environ 30 mètres au-dessus de la forêt dense et du canyon.
The Pinnacle Rock — Sommet de pierre
The Pinnacle Rock est une impressionnante tour de quartzite qui se dresse, solitaire, à près de 30 mètres de hauteur.
Émergeant d'une végétation luxuriante, elle domine les gorges de Driekop et offre un panorama spectaculaire sur les reliefs escarpés du Mpumalanga.
Le site est particulièrement agréable : une courte balade permet de traverser la gorge pour rejoindre un point de vue situé de l'autre côté, d'où l'on peut admirer une très belle cascade qui se jette dans les profondeurs du canyon.
Un lieu paisible et photogénique, parfait pour débuter la découverte de la Panorama Route.
Informations : Ouvert tous les jours de 8h à 17h - Prix d’entrée : 17 rands —> 0,95€
God’s Window — La Fenêtre de Dieu
God’s Window est l'un des points d'observation les plus emblématiques de la Panorama Route.
Depuis ce promontoire naturel, on domine le pittoresque Lowveld, une vaste région subtropicale composée de falaises abruptes, de forêts denses et de cascades étincelantes.
La petite plateforme aménagée au bord de l'escarpement offre une vue spectaculaire, perchée à environ 700 mètres au-dessus de la vallée.
Par temps clair, le panorama est à couper le souffle : le regard porte jusqu'aux monts Lebombo, à la frontière du Mozambique, donnant l'impression que l'horizon ne finit jamais.
Une petite marche d’une vingtaine de minutes, appelée Rain Forest, mène à travers une végétation humide et verdoyante.
Le sentier est agréable et débouche sur un autre point de vue tout aussi magnifique, récompensant largement l'effort.
Sur le parking, vous pourrez croiser quelques singes grivets, peu farouches, qui sautent de branche en branche en espérant quémander un peu de nourriture. Mieux vaut garder ses affaires bien fermées : ils sont malins et rapides !
Informations : Ouvert tous les jours de 8h à 17h - Prix d’entrée : 17 rands —> 0,95€
Nous avons fait un arrêt pour admirer les Lisbon Falls, l'une des plus belles cascades de la Panorama Route.
Lisbon Falls— Les chutes de Lisbonne
Elles tirent leur nom du ruisseau Lisbonne, un affluent de la rive droite de la rivière Blyde.
Avec leurs 94 mètres de hauteur, ce sont les plus hautes chutes d'eau de toute la province du Mpumalanga.
L'eau se jette en un puissant rideau blanc dans un gouffre profond, entouré de falaises verdoyantes et de formations rocheuses spectaculaires.
Le contraste entre l'eau turquoise du bassin, la roche sombre et la végétation éclatante en fait un lieu particulièrement photogénique.
Depuis le belvédère accessible après une courte marche, la vue plongeante sur les chutes est véritablement saisissante.
Informations : Ouvert tous les jours de 8h à 17h - Prix d’entrée : 10 rands —> 0,60€
Berlin Falls — Les chutes de Berlin
Les Berlin Falls prennent leur source sur un vaste plateau avant de se précipiter depuis une falaise abrupte haute d'environ 80 mètres.
La forme originale de cette cascade lui vaut le surnom de “bougie géante” : un canal étroit et naturel, au sommet, crée la “mèche”, puis l'eau s'élargit en tombant, dessinant la silhouette élancée d'une bougie avant de se déverser dans un grand bassin naturel aux teintes vert émeraude.
Ces chutes pittoresques doivent leur nom aux mineurs européens venus tenter leur chance lors de la ruée vers l'or.
Nostalgiques de leurs terres, ils baptisèrent les cascades de la région d'après leurs villes ou pays d'origine, donnant ainsi naissance à des noms comme Berlin, Lisbon ou Dublin Falls.
Le point de vue aménagé offre un panorama spectaculaire sur cette cascade élégante, entourée de falaises rougeâtres et de végétation luxuriante.
Informations: Ouvert tous les jours de 8h à 17h - Prix d’entrée : 10 rands —> 0,60€
Un peu plus loin sur la route se trouve le petit canyon de Bourke’s Luck Potholes, un site géologique fascinant dont le nom provient d'un chercheur d'or, Tom Bourke, qui, selon la légende, aurait eu la chance d'y découvrir une grosse pépite.
Bourke’s Luck Potholes — Les marmites du géant Bourke, le chanceux
Ces étonnantes formations, surnommées des “marmites de géant”, se situent au confluent de deux rivières : la Blyde et la Treur.
La Blyde, plus puissante, a creusé au fil des millénaires une gorge profonde aux parois de grès qui peuvent atteindre une vingtaine de mètres de hauteur. La Treur, quant à elle, ne s'enfonce réellement dans une gorge étroite que sur les cent derniers mètres de son cours, juste avant de rejoindre la Blyde.
C'est précisément sur cette portion finale que se trouvent les plus belles marmites de géant : de vastes cavités circulaires creusées par l'érosion tourbillonnante de l'eau chargée de galets, sculptant la roche de manière spectaculaire.
Le site est très bien aménagé, avec des sentiers, des ponts métalliques et plusieurs belvédères permettant d'admirer ces formes naturelles en toute simplicité.
Le paysage est véritablement superbe : ces trous parfaitement arrondis, polis par le temps, mêlés à la couleur ocre du grès et aux eaux turquoise du canyon, donnent au lieu une atmosphère unique et presque irréelle.
Informations : Ouvert tous les jours de 7h à 17h - Prix d’entrée : 60 rands —> 3,00€
Nous avons repris la voiture en direction du Blyde River Canyon, situé à environ 140 km de route.
Ce site est l'un des joyaux naturels les plus spectaculaires d'Afrique du Sud.
Blyde River Canyon — Le canyon de la rivière de joie
Composé principalement de grès rouge, le Blyde River Canyon constitue la partie nord de l'escarpement des montagnes du Drakensberg.
Selon l'office du tourisme, il s'agit du troisième plus grand canyon du monde, et du deuxième plus vaste d'Afrique, après le Fish River Canyon en Namibie.
C'est l'une des attractions incontournables du pays : 26 km de longueur, une profondeur atteignant parfois 750 mètres, et un panorama impressionnant sculpté par la rivière Blyde qui serpente au fond de cette gigantesque entaille terrestre.
La vue la plus célèbre du canyon est celle des Trois Rondavels : trois énormes formations rocheuses arrondies évoquant des huttes africaines traditionnelles, appelées rondavels en afrikaans.
Avec leurs couches de grès rouge coiffées de sommets pierreux sombres, elles sont devenues l'un des symboles les plus photographiés de la Panorama Route.
Le site dégage une atmosphère majestueuse, où se mêlent à la fois la puissance des paysages et la palette de couleurs incroyable : rouge ocre, vert profond de la végétation, bleu du ciel et de la rivière.
Informations : Ouvert tous les jours de 7h à 17h30 - Entrée gratuite
Après ce superbe spectacle, nous avons repris la route en direction du Parc National Kruger, avec l'intention d'y entrer par la porte Ouest, à Phalaborwa.
Avant notre départ de France, nous avions réservé notre hébergement au Letaba Rest Camp, où nous devions passer notre première nuit dans le parc.
Ce camp présente un avantage considérable : il se situe au centre du Kruger, ce qui nous a permis, dès le lendemain, de visiter toute la partie nord du parc avant de redescendre progressivement vers le sud.
Pour notre deuxième nuit, nous avions choisi de loger au Lower Sabie Rest Camp, l'un des camps les plus agréables et les mieux situés pour observer la faune.
Le Parc National Kruger est la plus grande réserve animalière d'Afrique du Sud.
Il couvre près de 20 000 km² : une immensité de 350 km de long du nord au sud et environ 60 km de large d'est en ouest.
Pour donner une idée, sa superficie est comparable à celle d'Israël ou du Pays de Galles.
Autant dire qu'une simple traversée représente déjà une véritable expédition.
Le parc porte le nom de Paul Kruger (1825-1904), homme d'État boer et président de la République sud-africaine du Transvaal.
C'est lui qui fut à l'origine de la création de la Sabie Game Reserve, qui devint en 1926le Parc National Kruger tel que nous le connaissons aujourd'hui.
Le Kruger appartient à la très petite liste des parcs abritant les célèbres “Big Five” :
le lion,
l’éléphant,
le léopard,
le rhinocéros,
le buffle.
Ces cinq grands animaux étaient autrefois les plus recherchés par les chasseurs, car les plus difficiles et dangereux à traquer ; aujourd'hui, ce sont les plus convoités par les photographes et les amoureux de la vie sauvage.
Vous voilà maintenant prêts pour l’aventure, prêts à partir en safari photo au cœur du magnifique Parc Kruger.
Première journée de safari : cap vers le Nord
Pour notre première journée dans le Kruger, nous avons pris la direction du Nord du parc, jusqu'aux camps de Shingwedzi et de Punda Maria. Dès que possible, nous quittions l'asphalte de la route principale pour nous aventurer sur les sentiers poussiéreux, à l'affût du moindre mouvement dans les buissons.
Nos premiers animaux furent des girafes, un éléphant, quelques dindons, et bien sûr une quantité impressionnante d'impalas.
Un vrai régal : le safari commençait merveilleusement bien !
Mon appareil photo reposait sur mes genoux, équipé d’un zoom 28–300 mm, prêt à crépiter au moindre frémissement dans les herbes.
Ce premier jour fut un véritable défilé, comme si tous les animaux de la savane avaient décidé de venir se montrer sur les bords de route pour nous souhaiter la bienvenue.
Mais il faut être rapide : ils ne posent pas longtemps !
👉 Gâchette rapide indispensable.
Un imprévu… sauvage
Après cette superbe journée, nous avons redescendu le parc vers le Lower Sabie Rest Camp, où nous avions réservé pour la nuit.
Sur un chemin, l'impensable arriva : je sentis que la voiture tirait… quelque chose n'allait pas.
J'ai stoppé sur le bas-côté, et malgré l'interdiction de sortir du véhicule, nous sommes descendus :
➡️pneu arrière droit crevé.
Il ne manquait plus que ça !
Pendant que je changeais la roue, mes deux acolytes faisaient le guet, les portes du véhicule laissées grandes ouvertes au cas où il aurait fallu se jeter dedans rapidement.
Heureusement, aucun lion n'est venu nous donner un coup de main… et nous n'avons pas été dévorés !
Une fois au Lower Sabie, un petit garage du camp nous a réparé le pneu en un rien de temps : le coupable était un énorme clou.
Rencontre matinale : le phacochère grincheux
Le lendemain matin, nous sommes tombés nez à nez avec un vieux phacochère juste devant nos bungalows.
Pas farouche du tout, il broutait tranquillement les quelques herbes du camp.
Mais vu sa tête peu engageante et surtout ses deux défenses impressionnantes, nous n'avons pas eu l'idée de lui faire des câlins… Il n'était vraiment pas photogénique et patitulaire mais presque... 😂
Exploration du Sud du parc
Nous sommes repartis tôt pour explorer le Sud du Kruger, avec l'objectif de sortir par la porte de Crocodile Bridge et de poursuivre notre voyage vers le Swaziland.
En route, nous avons croisé de magnifiques baobabs, véritables géants de la savane.
Impressionnants par leur taille et leur longévité, ils sont parfois surnommés “arbres bouteilles”.
Les éléphants en raffolent : leurs fruits sont riches en vitamine C, et en période de sécheresse, ils savent y trouver une précieuse réserve d'eau dans le tronc.
Avec leurs silhouettes massives, ces arbres peuvent atteindre 25 mètres de haut, plus de 20 mètres de circonférence, et un diamètre de 5 à 7 mètres.
Dépourvues de feuilles une grande partie de l'année, leurs branches ressemblent à des racines : d'où leur surnom d’“arbres à l’envers”.
Sur la route, nous avons encore une fois pu admirer avec joie de nombreux animaux du parc. Les appareils photos crépitaient à tout va avec cette abondance de vie et de surprises à chaque tournant et derrière chaque bosquet.
Vers 11 h, comme prévu, nous avons quitté le parc par la porte de Crocodile Bridge.
Direction Saint Lucia, en traversant le Swaziland.
Nous avions environ 400 km à parcourir.
Nous n'avons pas fait d'arrêt dans le Swaziland… Je sais, ce n'est pas bien !
Mais nous étions deux à l'avoir déjà visité auparavant, et notre troisième compagnon n'avait pas d'avis particulier.
À environ 12 km après la sortie du parc, nous sommes arrivés à un grand carrefour où la route se divisait en trois directions :
– une voie à gauche,
– une voie à droite,
– et une piste de terre battue en face de nous.
Sur ma carte, je devais aller tout droit, mais cette route en terre ne m'inspirait pas du tout.
Hésitant, j'ai donc choisi de tourner à gauche, me promettant de m'arrêter dès que possible pour vérifier mon itinéraire.
J'avais bien sûr jeté un coup d'œil sur ma droite : rien en vue, si ce n'est un camion encore très loin.
Perdu dans mes pensées, j'ai commis deux erreurs :
1️⃣je n’ai pas accéléré franchement après m'être engagé,
2️⃣je n'ai pas correctement évalué la vitesse réelle du camion qui arrivait… beaucoup trop vite.
Soudain, un bruit assourdissant a retenti derrière nous.
Un énorme semi-remorque, lancé comme un fou, transportant d'énormes bobines de câbles électriques de plus
de deux mètres de diamètre, tentait désespérément de nous éviter.
En freinant brutalement, le chauffeur a donné un violent coup de volant sur la droite.
Le camion a franchi le trottoir central, a dérapé, et s'est retrouvé sur l'autre voie de circulation.
Heureusement, aucun véhicule n'arrivait en face… sinon, l'accident aurait été dramatique.
En montant à grande vitesse sur le trottoir, la remorque s'est soulevée, projetant sur la route plusieurs énormes tourets de câbles, chacun pesant près d'une tonne.
Ces rouleaux massifs se sont écrasés autour de nous dans un vacarme métallique.
Je donnais des coups de volant pour éviter de justesse ces projectiles gigantesques qui rebondissaient près de la voiture.
Le camion a fini par s'immobiliser quelques dizaines de mètres plus loin.
J'ai aussitôt arrêté ma voiture sur le bas-côté.
Nous sommes sortis, tremblants comme des feuilles, hagards, la gorge serrée, réalisant que nous étions passés très près de la mort.
Nous avons rejoint le chauffeur, qui descendait lui aussi, complètement sous le choc.
Nous avons échangé quelques mots pour savoir s'il allait bien et s'il avait besoin d'aide.
Il nous a assuré que tout allait aller, qu'il se débrouillerait, et que nous pouvions partir.
Une heure après notre frayeur sur la route, nous sommes finalement arrivés au poste-frontière de Mananga.
Petit arrêt d'une trentaine de minutes le temps de passer la douane — pas besoin de visa pour entrer dans le pays.
Bon à savoir :
Les 13 postes-frontières du Swaziland/Eswatini ne sont pas ouverts 24h/24.
Leurs horaires varient en général entre 7h et 18h, parfois un peu plus tard selon les postes, mais jamais au-delà du coucher du soleil.
Que ce soit pour entrer dans le pays ou surtout pour en sortir, il faut vraiment faire attention, sous peine de rester coincé jusqu'au lendemain matin. Et comme il peut y avoir la queue en fin de journée, mieux vaut prévoir large.
Le Swaziland, devenu en 2018le Royaume d’Eswatini
Ce petit royaume enclavé, sans accès à la mer, est souvent surnommé la “Suisse noire” tant ses paysages dégagent une sérénité étonnante : vallées verdoyantes, montagnes douces, forêts épaisses, rivières scintillantes et savanes d'altitude.
Un contraste saisissant avec la réalité politique du pays.
Le royaume d'Eswatini est ll'une des dernières monarchies absolues au monde.
En 2004, le roi Mswati III annonça une nouvelle constitution, mais celle-ci continua d'interdire les partis politiques et renforça encore les pouvoirs royaux.
Malgré les protestations des groupes d'opposition et des défenseurs des droits de l'homme, la constitution fut ratifiée en juillet 2005 et entra en vigueur le 8 février 2006.
Aujourd'hui encore, les partis politiques n'ont valeur que de simples associations, et la Cour suprême ne peut pas
juger les affaires impliquant la monarchie.
Selon Reporters Sans Frontières, Eswatini est l'un des pays les plus restrictifs du continent en matière de liberté d'information. Critiquer le gouvernement y reste particulièrement risqué.
En fin d'après-midi, nous avons quitté le Swaziland et atteint la petite ville côtière de Saint-Lucie, en Afrique du
Sud.
Saint-Lucie
Cette petite ville est la porte d'entrée du parc des zones humides du Grand St Lucia, l'un des plus beaux écosystèmes d'Afrique australe. Située dans la province du KwaZulu-Natal, au bord de l'océan Indien, Saint-Lucie est un village paisible qui ressemble à une station balnéaire tranquille, presque hors du temps.
Mais ne vous y trompez pas : la nature y est omniprésente, parfois jusque devant votre porte !
Ici, les hippopotames errent dans les rues dès la nuit tombée et n'hésitent pas à s'inviter dans les piscines des lodges, ce qui peut faire une sacrée surprise à ceux qui rentrent tard… ou tôt !
Mieux vaut garder en tête que malgré leur apparence pataude, ce sont des animaux extrêmement agressifs et dangereux, surtout lorsqu'ils protègent leurs petits.
La région de St Lucia est classée au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1999.
À juste titre : une mosaïque de plages géantes, de forêts humides, de lacs, de mangroves et de savanes s'y déploie, abritant une biodiversité exceptionnelle.
Le lendemain matin, pour nous offrir un avant-goût de la beauté du lieu, nous avons rejoint la vaste plage qui s'étire à perte de vue.
Plusieurs sentiers y mènent à travers la végétation, jalonnés de panneaux prévenant des risques de rencontrer des crocodiles ou des hippopotames.
Le décor est superbe mais sauvage :
la baignade est d'ailleurs strictement interdite en raison de la présence de requins.
Puis nous avons embarqué pour une croisière sur l'estuaire, une activité incontournable.
Cette balade permet d'observer une incroyable variété d'animaux dans leur environnement naturel.
Le parc abrite tout de même 1 200 crocodiles du Nil, près de 800 hippopotames, ainsi qu'une multitude d'espèces d'oiseaux, certains endémiques de la région.
Un vrai moment de nature brute, fascinante et indomptée.
Nous avons séjourné à Santa Lucia Guest House pour 2 nuits.
Très bel endroit, calme et bien situé dans le centre-ville. L'accueil est chaleureux et nos hôtes font tout pour rendre votre séjour agréable.
Les chambres sont spacieuses avec des lits très confortable.
Le petit déjeuner est très complet et excellent.
Le lendemain, nous avons repris la route en direction de Port Elizabeth, avec un arrêt prévu pour la nuit à Port St Johns.
Avec le recul, nous aurions clairement dû nous arrêter à Durban, y laisser la voiture, puis prendre un vol interne pour Port Elizabeth.
Le trajet en avion prend 1h30 et coûte entre 35 € et 50 € par personne selon la saison.
Certes, il faut ajouter un forfait d'abandon du véhicule d'environ 1 280 rands (= 68 €), mais honnêtement, cela vaut largement la dépense.
Pourquoi je n’y ai pas pensé plus tôt ? Aucune idée… mais je le regrette encore aujourd'hui !
En effet : Le trajet entre St Lucia et Port St Johns (environ 600 km) est plutôt agréable : la route longe par moments l'océan Indien, les paysages sont variés, et on traverse de petits villages pittoresques.
En revanche, le reste du trajet jusqu’à Port Elizabeth (577 km) n’a aucun intérêt touristique. Une longue et monotone traversée, sans véritable point d'arrêt notable.
Au final, nous avons presque gaspillé deux journées entières sur la route… Dommage !
Nous avons passé la nuit à Port Elizabeth, au Margate Place Guest House. L'endroit était calme, propre et confortable, parfait pour récupérer de cette longue épopée en voiture.
Port Elizabeth
Située sur la côte Sud de l'Afrique du Sud, au bord de l'océan Indien, Port Elizabeth s'étire sur près de 16 kilomètres le long de l'Algoa Bay. Très appréciée des surfeurs, elle est surnommée “friendly city” — la “ville amicale” — en raison de l'accueil chaleureux de ses habitants.
Pourtant, malgré ce surnom flatteur, les touristes étrangers y séjournent rarement. Beaucoup ne connaissent de Port Elizabeth que son aéroport, la ville souffrant depuis des années d’une réputation d'insécurité, notamment dans
son centre-ville.
Port Elizabeth possède pourtant un centre historique intéressant, avec de nombreux édifices Art nouveau, un opéra à l'architecture victorienne très typique, ainsi que de nouveaux quartiers regroupant restaurants, attractions touristiques et lieux de détente.
La baie d'Algoa, qui s'ouvre largement sur l'océan Indien, offre de longues plages de sable où il fait bon se relaxer. C'est une destination de vacances prisée des Sud-Africains. Des plages comme King’s Beach ou Humewood Beach sont particulièrement agréables et contribuent à faire de Port Elizabeth un véritable lieu de villégiature.
L'environnement est idéal pour s'essayer au surf… mais attention au vent et, bien entendu, aux requins !
Garden Route – La route des jardins
La Garden Route commence — ou se termine, selon d'où l'on vient — à Port Elizabeth et s'étend jusqu'à Cape Town, en longeant une grande partie de la côte Sud du pays. Elle regroupe de nombreux points d'intérêt et est devenue, au fil des années, l'une des destinations les plus prisées d'Afrique du Sud.
Elle s'étire sur environ 750 km, mais la portion la plus spectaculaire se situe entre Mossel Bay et Plettenberg Bay.
Ce qui fait son succès : la diversité de ses paysages, ses plages, ses forêts, ses montagnes et une multitude
d'activités pour tous les goûts.
Plettenberg Bay
Surnommée “Plett”, cette station balnéaire se trouve sur la Garden Route, à environ 210 km à l'Ouest de Port Elizabeth.
Construite sur une colline, la ville offre à beaucoup d'habitations une vue splendide sur l'océan et les reliefs environnants.
Embouchure de la Keurboom's River Péninsule de Plettenberg
Pour les amateurs de farniente, 15 km de plages de sable s'offrent à vous.
Pour ceux qui souhaitent approcher la vie sauvage, la localité de Crags — à une quinzaine de kilomètres — abrite plusieurs sanctuaires permettant d'observer, en toute sécurité, des animaux comme l'éléphant, le guépard, le léopard et bien d'autres encore.
Robberg Nature Reserve
Située à la sortie de Plettenberg Bay, cette péninsule est un véritable paradis de randonnée. Classée réserve naturelle et maritime ainsi que monument national, elle forme une langue de terre de 9 km avançant fièrement dans l'océan Indien, telle une figure de proue dominant les flots.
Entre mer turquoise, dunes sableuses et collines couvertes d'arbustes, le décor est splendide.
Vous y trouverez des sentiers aménagés en pontons à flanc de falaise, des escaliers en bois dignes d'un parcours d'aventure, ainsi que des zones rocheuses parfois glissantes — mais l'ensemble offre un paysage à couper le souffle.
Trois circuits balisés sont proposés :
A : 2 km
B : 5 km
C : 10 km
Les deux premiers sont relativement accessibles, avec de très beaux panoramas. Le troisième, plus long (comptez au moins 4 heures), est beaucoup plus physique : ça monte, ça descend, ça escalade. Par endroits, le parcours peut même être impressionnant, voire légèrement dangereux. Mais l'effort est largement récompensé : les vues sont spectaculaires.
Je recommande le sentier B (2h) qui mène à un superbe promontoire sur la pointe Nord, idéal pour observer la colonie permanente de phoques du Cap.
La côte rocheuse et escarpée est magnifique : falaises déchiquetées, vagues puissantes, plages battues par les flots… C’est aussi un spot parfait pour un pique-nique.
Et en chemin, vous croiserez forcément de nombreux lézards multicolores qui se prélassent au soleil.
Informations : Horaires d’ouverture : 7h à 20h (du 1er octobre au 30 avril) et de 8h à 18h (du 1er mai au 30 septembre).
Après cette belle balade, nous avons repris la route jusqu’à la ville de Swellendam pour y passer la nuit.
Le lendemain, nous avons pris la direction du Sud, vers le Cap des Aiguilles.
Cape Agulhas - Le bout de l'Afrique
C'est le point le plus méridional du continent africain. Ici se termine l'Afrique !
Cape Agulhas est également le point de référence officiel marquant la séparation entre l'océan Atlantique et l'océan Indien.
Le nom Agulhas est d'origine portugaise.
Découvert en 1488 par l'explorateur Bartolomeu Dias, le cap fut nommé ainsi quelques années plus tard, autour de 1500. Selon une théorie, les navigateurs portugais auraient observé dans cette région une coïncidence rare : le Nord magnétique et le Nord géographique y étaient alors alignés.
Une autre version raconte que les marins lui auraient donné ce nom à cause de ses nombreux rochers pointus et récifs dangereux— agulhas signifiant “aiguilles”.
La rencontre de courants océaniques puissants y provoque souvent de très hautes vagues, rendant la zone particulièrement périlleuse pour les navires.
Toute la région fait partie du Cape Agulhas National Park, le parc national le plus méridional et 'un des plus récents d'Afrique du Sud. Il couvre 16 804 hectares et abrite une faune et une flore remarquables, dans un environnement à la fois sauvage, venté et incroyablement authentique.
Beaucoup moins visité que le Cap de Bonne-Espérance, il n'en est pas moins sublime, avec des paysages rappelant parfois notre chère Bretagne.
Le phare historique
On y trouve le phare historique de Cape Agulhas, en service depuis 1849.
C'est le deuxième plus ancien phare d'Afrique du Sud.
À l'intérieur, le Cape Agulhas Lighthouse Museum retrace l'histoire de l'éclairage et du développement des phares du pays.
En repartant, nous avons fait un détour par le petit village d'Arniston, situé à une quarantaine de kilomètres au nord du Cap des Aiguilles.
Arniston — Le charme intact du XIXe siècle
Ce magnifique village de pêcheurs, avec ses maisons blanchies à la chaux et ses toits de chaume, est resté quasiment intact, au point d'être classé monument national dans son intégralité.
Encore aujourd'hui, les pêcheurs sortent en mer avec des bateaux traditionnels semblables à ceux utilisés au début du XIXᵉ siècle.
C'est aussi un excellent spot pour observer les baleines, très fréquentes dans la région selon les saisons.
Le nom Arniston provient d'un naufrage tragique. En 1815, le navire Arniston s'échoua sur ce littoral déchiqueté après une violente tempête qui détruisit toutes ses voiles. Le capitaine tenta l'échouage volontaire pour sauver ses passagers, mais le bateau se brisa sur les rochers acérés de l'Arniston Reef.
À bord se trouvaient notamment des soldats blessés qui retournaient en Angleterre depuis Ceylan.
Sur 378 personnes, seules 6 survécurent.
C'est l'un des pires naufrages de l'histoire sud-africaine.
Après ces visites, nous avons pris la route en direction de Cape Town, situé à environ 210 km d'Arniston.
À notre arrivée, nous sommes allés directement à l'hôtel pour déposer nos bagages et commencer notre découverte de la ville.
Fondée en 1652, la ville du Cap est souvent considérée comme la cité-mère de l'Afrique du Sud. Située tout au Sud du continent africain, elle s'étend le long de la baie de la Table et est dominée par l'impressionnante Table Mountain, encadrée par deux pics emblématiques : Lion's Head et Devil’s Peak.
Elle doit son nom au Cap de Bonne-Espérance, découvert par les navigateurs portugais et situé environ 47 km au Sud de son centre historique.
Cape Town est une ville où il fait bon vivre. On tombe facilement sous son charme :
mer + soleil + montagne + ambiance cosmopolite = un cocktail irrésistible.
Avec son climat méditerranéen, ses paysages somptueux et sa diversité culturelle (religions, gastronomies, traditions, langues), on s'y sent très vite comme chez soi… les pingouins et les singes en plus !
Quelques incontournables de Cape Town
Victoria & Alfred Waterfront
C'est le quartier le plus touristique de la ville.
On y trouve :
un port de plaisance,
un immense centre commercial,
une grande roue,
des restaurants et bars branchés,
des animations à toute heure.
C’est également d’ici que partent les bateaux pour Robben Island, où Nelson Mandela fut emprisonné plus de 20 ans.
Bo-Kaap - Le quartier malais
Bo-Kaap est l'un des quartiers les plus pittoresques du Cap :
ruelles pavées,
maisons colorées dans des tons vifs,
mosquées rappelant l'architecture sud-asiatique.
Le musée de Bo-Kaap, installé dans une maison Cape Dutch de 1760, a conservé son Voorstoep, cette petite terrasse typique située à l'avant de la maison.
Sea Point & Green Point
Deux quartiers huppés, juxtaposés, longeant l'océan.
Leur longue promenade de 7 km est idéale pour se balader, courir ou flâner au coucher du soleil.
On y trouve aussi :
• des plages,
• des restaurants,
• des bars,
• des boutiques artisanales africaines.
Kirstenbosch Botanical Garden – Le jardin botanique
Situé dans la banlieue chic du Cap, Kirstenbosch Botanical Garden est l'un des plus renommés au monde.
Créé en 1913, il s'étend sur 528 hectares sur les pentes de Table Mountain.
On y trouve notamment :
• le Protea Garden, dédié aux protées, plantes emblématiques du fynbos sud-
africain,
• la Protée royale, fleur nationale du pays :
C’est une plante exceptionnelle et délicate, probablement la plus spectaculaire de toutes les Protéacées. Imaginez un arbuste de 1 à 2 mètres de haut avec d’énormes fleurs d’artichaut aux couleurs variables atteignant jusqu’à 30 cm de diamètre.
Un lieu à ne surtout pas manquer !
Informations: Ouvert tous les jours de 9h à 18h (l'été 19h) - Prix d’entrée : 250 rands —> 12,60€
Lion’s Head
Ce pic rocheux de 669 m domine Cape Town. Son nom, donné par les colons néerlandais, évoquait pour eux une tête de lion (il faut beaucoup d'imagination !).
La randonnée jusqu'au sommet est très populaire, mais la fin du parcours est difficile :
passages escarpés,
escalade à l'aide de chaînes de fer,
sentiers étroits au bord de la falaise.
Au sommet, la vue est exceptionnelle :
Table Mountain derrière vous,
la ville d’un côté,
Camps Bay de l’autre,
et l’océan à perte de vue.
Table Mountain
C'est l'emblème de Cape Town, l'une des sept nouvelles merveilles de la nature.
Son sommet plat, souvent recouvert d'une “nappe” de nuages, culmine à 1 086 m et s'étend sur environ 3 km².
Pour y monter :
à pied (plusieurs sentiers, parfois difficiles),
en téléphérique (mis en service en 1929, modernisé en 1997).
Le téléphérique transporte jusqu'à 65 passagers et ses cabines pivotent pour offrir une vue panoramique à 360°.
Pour ma part, j'ai eu la chance d'y monter lors de mon premier séjour à Cap Town, mais cette fois-ci, le téléphérique était fermé à cause du vent !
Et je dois avouer que nous n’avons pas eu le courage d'y monter à pied…
Si vous voyez que le temps est dégagé, n'attendez surtout pas : montez immédiatement !
La météo à Cape Town change très vite : il peut faire grand soleil le matin et être complètement couvert l'après-midi. Le vent peut également se lever d'un coup, entraînant la fermeture du téléphérique.
Adieu alors la vue exceptionnelle sur la ville et sur la péninsule…
Pour les aventuriers qui veulent monter sur la Table quoi qu'il arrive, il existe plusieurs sentiers permettant d'accéder au sommet à pied :
1. Platteklip Gorge
C'est le sentier le plus direct et le plus fréquenté. Randonnée sans danger particulier, mais assez raide.
⏱️ Comptez de 1h30 pour les plus rapides à 3h pour les plus lents.
Les panoramas sont magnifiques tout au long de la montée.
2. Skeleton Gorge
Un sentier moins fréquenté, plus long, mais très beau.
Le point positif : il démarre dans le jardin botanique de Kirstenbosch, ce qui permet de combiner randonnée et visite.
⏱️Il faut compter 3h30 à 4h pour atteindre le sommet.
C'est un parcours assez physique, mais splendide.
3. India Venster
⏱️Randonnée d’environ 2h30, beaucoup plus sportive.
Le sentier est difficile et escarpé, avec des passages à escalader à l’aide d'échelles et de chaînes.
Mais la vue panoramique sur Cape Town, Camps Bay et toute la région est tout simplement exceptionnelle.
Important : Avant de vous lancer dans l'ascension à pied, vérifiez impérativement.
• la météo,
• et le fonctionnement du téléphérique.
Car si ce dernier est fermé, vous serez obligés de redescendre à pied, ce qui double l’effort…
Au sommet :
Vous trouverez :
• trois boucles balisées, de différentes longueurs, permettant de profiter de tous les belvédères,
• un restaurant,
• des échoppes de souvenirs.
Il est interdit de quitter les sentiers afin de préserver la végétation typique du sommet, fragile et unique.
Informations : Ouvert tous les jours de mai à août (de 08h30 à 17h00 - dernière descente 18h) de septembre à avril (de 8h à 19h30 - dernière descente 20h30) - Prix du téléférique aller/retour : 450 rands —> 22,70€
Pendant tout notre séjour à Cape Town, nous avons logé au Grand Daddy Boutique Hotel, idéalement situé en plein centre-ville.
L'accueil y est parfait, le service excellent, et l'ambiance générale vraiment agréable.
Un grand parking sécurisé se trouve à un pâté de maisons de l'hôtel, ce qui est très pratique lorsqu'on circule avec une voiture de location.
La particularité de cet hôtel, c'est son toit-terrasse : on y trouve plusieurs caravanes vintage des années 60, entièrement en aluminium, transformées en chambres insolites.
Il y a aussi un bar rooftop, très convivial, parfait pour profiter de
l'ambiance de fin d'après-midi autour d'un apéro.
Je recommande vraiment cet hôtel pour un séjour agréable, original et bien situé à Cape Town.
Les lieux incontournables dans les environs de Cape Town
Impossible, lors d'un voyage dans la région du Cap, de ne pas aller jusqu’au Cap de Bonne-Espérance. Cette péninsule recèle de véritables merveilles naturelles.
Pour s'y rendre, le mieux est de prendre la route M6, qui vous conduira jusqu'au village de Hout Bay, avant de longer la côte Ouest et d'emprunter la spectaculaire route de corniche Chapman’s Peak Drive.
Hout Bay est un petit village de pêcheurs situé au fond dd'une baie, à 15 km au sud du Cap. Il est bordé d'une jolie plage de sable blanc au sud, dominé à l'ouest par un promontoire rocheux appelé The Sentinel, et entouré à l'est des collines où l'on cultive entre autres de la vigne.
Chapman’s Peak, montagne emblématique, se trouve à seulement 6 km au sud.
Un circuit touristique propose une balade en bateau jusqu’à Duiker Island, l'île des otaries, qui abrite de nombreuses otaries du Cap ainsi que plusieurs espèces d'oiseaux marins.
Chapman’s Peak Drive
Cette route panoramique en corniche longe la façade atlantique entre Hout Bay et Noordhoek.
Classée monument national, elle fut creusée dans la montagne entre 1915
et 1922, année de son inauguration.
Imaginée par Sir Frederic de Waal, administrateur de la province du Cap
qui souhaitait développer le tourisme dans cette région, elle fut considérée à l'époque comme un véritable exploit d'ingénierie.
Traversant différentes couches de granite et de grès sur 9 km, la route de Chapman’s Peak, avec ses 114 virages, offre des points de vue spectaculaires sur Hout Bay, le pic de The Sentinel et Chapman's Bay.
Le tronçon est payant, mais le spectacle vaut vraiment les 66 rands (3,30 €).
En continuant, la route traverse l’intérieur de la péninsule, bascule du côté est, et rejoint la route M4, menant à Simon’s Town.
Simon’s Town
Située à 36 km au sud-est du Cap, Simon’s Town est la dernière ville de False Bay avant l'entrée du parc national du Cap de Bonne-Espérance.
C'est un petit port de commerce et de villégiature, très apprécié pour ses demeures victoriennes, ses bâtiments coloniaux et ses musées - dont le musée naval d'Afrique du Sud.
Le clou du spectacle est Boulders Beach, qui accueille depuis 1985une colonie sauvage de manchots du Cap. Une visite incontournable et très attendrissante.
Continuez sur la route M4 en direction du Sud et vous atteindrez l’entrée du parc du Cap de Bonne-Espérance.
Le Cap de Bonne-Espérance
Le Cap de Bonne-Espérance est un promontoire rocheux situé à l'xtrémité de la péninsule du Cap, qui se termine à Cape Point, 2 km plus loin.
C'est une réserve naturelle parcourue de nombreux sentiers côtiers offrant des vues à couper le souffle. La péninsule est protégée depuis 1938 et intégrée depuis 1998 au Table Mountain National Park. Elle s'étend sur 7 770 hectares et possède 40 km de côtes entre Schuster’s Bay et Smitswinkel Bay.
Contrairement à une idée reçue, le Cap de Bonne-Espérance n'est ni le point le plus au Sud de l'Afrique, ni la frontière officielle entre l'Atlantique et l'océan Indien. Ce rôle revient au Cap des Aiguilles, situé plus à l'est.
On y croise régulièrement autruches, springboks, élands et, avec un peu de chance, zèbres du Cap.
Autre attraction qui ne passe pas inaperçue : les babouins.
Peu farouches, ils montent facilement sur les voitures et chapardent tout ce qu’ils trouvent.
Attention : gardez vos vitres fermées et vos sacs bien cachés !
La réserve est également réputée pour sa flore exceptionnelle, typique du fynbos, cet écosystème unique au monde.
Informations: Ouvert tous les jours de 6h à 18h (Octobre à Mars) et de 07h à 17h (Avril-Septembre)
Prix d’entrée : 360 rands —> 18,10€
Après ces quatre derniers jours passés à Cape Town et dans ses environs, nos vacances se sont malheureusement achevées. Nous avons repris l'avion, la tête remplie de souvenirs extraordinaires, et sommes rentrés en France.
Destination coup de cœur
Conclusion :
Voyager en Afrique du Sud, c'est s'offrir la chance de découvrir des trésors naturels incomparables.
Le dépaysement y est total. Au fil des kilomètres, les paysages se succèdent, splendides et contrastés, et l'on passe d'une ambiance à une autre avec la sensation grisante de traverser plusieurs pays en un seul. On se laisse envelopper par cette atmosphère prenante, magique, façonnée par l'océan, les montagnes, la savane et ses animaux en liberté.
Certes, notre voyage n'a pas été de tout repos : une crevaison dans le Parc Kruger, une pintade littéralement explosée sur notre pare-brise en direction de Durban, un gnou surgissant de nulle part qui a bondi au-dessus de notre voiture, un semi-remorque qui nous a fait frôler la mort, et pour finir des singes se battant joyeusement sur le toit de notre voiture au Cap de Bonne-Espérance…
Mais après tout, n'est-ce pas ça, l'Aventure ? 😂
Ces péripéties n'ont fait que renforcer notre attachement pour ce pays fascinant. L'Afrique du Sud nous a charmés une seconde fois, comme si elle savait que l'on reviendrait.
Elle offre une diversité rare, une nature puissamment belle, une faune exubérante, une culture riche et un accueil chaleureux.
N'hésitez plus : ce voyage est un véritable coup de cœur. Il vous marquera au-delà des attentes et vous laissera des souvenirs impérissables.
