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By Steph
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Demi-berceau de l’histoire de l’humanité…
Pourquoi ai-je voulu aller en Syrie ?
Visiter la Syrie, c’est remonter aux origines mêmes de la civilisation humaine.
Ce pays représente à lui seul un demi-berceau de l’histoire de l’humanité.
C’est là que sont nées les premières formes d’agriculture, que se sont développées les sciences et l’astronomie, que l’on a inventé le premier alphabet et découvert la première note de musique écrite.
Damas et Alep comptent parmi les plus anciennes villes encore habitées au monde.
L’empire d’Ébla, qui remonte à plus de 2 400 ans avant J.-C., a vu naître la langue sémitique la plus ancienne, avec l’akkadien.
Pendant des siècles, la Syrie antique a rivalisé avec les plus grandes civilisations, rayonnant par sa culture, ses artistes et ses poètes.
Terre convoitée, elle a connu les dominations successives des Cananéens, Phéniciens, Hébreux, Araméens, Assyriens, Babyloniens, Perses, Grecs, Romains, Nabatéens, Byzantins, Arabes, Croisés, Ottomans et, plus récemment, des Français lors du mandat censé préparer une indépendance politique qui resta longtemps illusoire.
Hélas, l’histoire récente de la Syrie est tragique.
En 2011, le “printemps arabe“ déclenche des manifestations pacifiques en faveur de la démocratie. Le régime baasiste de Bachar el-Assad répond par la violence, plongeant le pays dans un conflit dévastateur où se sont mêlés crimes de guerre, destructions et souffrances humaines incommensurables.
Des cités millénaires ont été anéanties, des trésors du patrimoine mondial effacés à jamais.
En 2006, lorsque j’ai décidé de partir visiter la Syrie, ma famille et mes amis m’ont dit que j’étais fou d’aller dans un pays qu’ils croyaient dangereux.
Et pourtant… quelle chance j’ai eue !
J’ai pu découvrir un pays d’une beauté rare, d’une profondeur historique bouleversante, et surtout, rencontrer un peuple d’une gentillesse et d’une hospitalité extraordinaires.
Entrée en Syrie
Après avoir parcouru la Jordanie, notre chauffeur et notre guide nous déposèrent
à la frontière syrienne, là où s’arrêtait leur mission.
Une nouvelle aventure commençait.
Une fois les formalités douanières accomplies, nous avons fait la connaissance de notre nouvelle équipe syrienne : un chauffeur souriant et un guide à la voix douce, professeur d’histoire dans une école de Damas.
Il nous expliqua qu’il travaillait comme guide pendant les périodes de vacances, lorsque des voyageurs étrangers avaient la curiosité — ou le courage — de venir découvrir son pays.
Sa passion pour l’histoire était communicative. On sentait à travers ses mots un amour profond pour sa terre et un immense respect pour son patrimoine.
Pour cette première journée en Syrie, nous avons pris la route en direction de Damas, la capitale, où nous devions passer nos premières nuits.
Après avoir déposé nos bagages à l’hôtel, nous étions impatients de partir à la découverte de cette cité légendaire, l’une des plus anciennes villes habitées du monde.
Damas : دمشق
Capitale de la Syrie, Damas porte plusieurs noms : Al-Cham et Madīnat al-Yāsmīn, “la ville du Jasmin“.
Baignée par son histoire plusieurs fois millénaire, elle est citée dans la Bible — dans la Genèse écrite par Moïse,
mais aussi dans les Livres des Rois, l’Ancien Testament et les textes du judaïsme.
C’est l’une des plus anciennes villes du monde continuellement habitées, véritable carrefour de civilisations et d’influences.
La Grande Mosquée des Omeyyades :
Érigée entre 706 et 715, elle occupe l’emplacement d’une ancienne basilique paléochrétienne. C’est l’un des chefs-d’œuvre de l’art islamique primitif.
La Grande Mosquée Le Grand Minaret Le Minaret de Jésus
Mais son histoire fut tourmentée : incendies successifs (1069, 1166, 1174), restaurations ayyoubides, puis destruction partielle lors de la conquête de Tamerlan en 1401. Les Mamelouks la restaurèrent à nouveau, avant qu’un tremblement de terre (1759) et un grand incendie (1893) ne la ravagent encore.
Le Sahn - Cour intérieure
Aujourd’hui, malgré toutes ces épreuves, la mosquée conserve l’esprit et le plan originaux omeyyades, et son atmosphère majestueuse invite à la méditation.
Le Palais Azem :
Construit en 1750, ce superbe palais illustre parfaitement l’architecture traditionnelle damascène. Ancienne demeure d’un gouverneur ottoman, il abrite aujourd’hui le Musée des Arts et Traditions Populaires.
Avec ses cours fleuries, ses fontaines et ses mosaïques délicates, il témoigne de l’art de vivre raffiné des notables de l’époque.
Le Souk al Hamidiyé :
Impossible de visiter Damas sans flâner dans ce souk mythique, situé à l’entrée de la vieille ville, près de la porte
Bab al-Faraj.
Sous son immense voûte métallique percée de lumière, se succèdent échoppes de vêtements, objets d’artisanat, marqueteries, cuirs et sucreries.
L’ambiance y est envoûtante : un mélange d’Orient éternel et de modernité urbaine.
Un peu plus loin, dans le souk Al-Bzouriya, les étals débordent d’épices, de fruits secs et de senteurs envoutantes.
Après cette première immersion au cœur de la capitale syrienne, nous avons pris la route le lendemain matin vers le sud, à environ deux heures de voiture, pour rejoindre Bosra, ancienne cité romaine à la frontière du désert.
Bosra : بصرى
Ancienne capitale de la région du Hauran, Bosra se situe dans une zone très fertile, au débouché des caravanes venant d’Arabie. La ville connut une prospérité notable et joua un rôle commercial stratégique.
Très tôt christianisée, Bosra devint également une étape importante sur l’ancienne route caravanière menant à La Mecque.
En pénétrant dans la ville, on découvre un site antique exceptionnel : ses épaisses murailles renferment un théâtre romain du IIᵉ siècle, des ruines paléochrétiennes et plusieurs mosquées plus tardives.
Le théâtre romain, orné de colonnes corinthiennes majestueuses, est considéré comme l’un des plus beaux au monde.
On se sent tout petit face à une telle grandeur, un vrai plongeon dans l’histoire.
Après cette immersion dans le passé, nous sommes retournés à Damas pour y passer une nouvelle nuit.
Le lendemain matin, direction Palmyre, la perle du désert syrien. Trois heures et demie de route à travers le désert nous attendaient pour découvrir enfin ce joyau antique.
Sur la route, une halte imprévue et mémorable nous a fait sourire : un petit café en plein désert, surnommé
le Bagdad Café — non, pas celui du film, mais bien un lieu réel, au carrefour de la route vers la frontière irakienne.
L’endroit semblait perdu au milieu de nulle part, mais l’accueil était exceptionnel, fidèle à l’hospitalité locale. Une pause thé dans ce décor incroyable, et nous étions prêts à poursuivre notre aventure vers Palmyre.
Palmyre : تدمر
Située à proximité de la ville de Tadmor, Palmyre est un site exceptionnel inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1980. La cité antique était un point stratégique sur l’une des deux routes commerciales conçues pour traverser le désert, reliant Sippar à Qatna en Syrie. Cette voie se divisait en plusieurs branches pour aboutir aux ports phéniciens, à Damas, en Palestine et en Égypte. Palmyre est mentionnée dès le XVIIIᵉ siècle av. J.-C. dans les archives de Mari.
Site coup de cœur
Au sommet de sa puissance, au début du IIIᵉ siècle, Palmyre s’étendait bien au-delà de l’actuel site archéologique. La plupart des habitations étaient construites en briques crues, aujourd’hui à peine visibles. Entre le Ier et le IIIᵉ siècle, la ville devint la plus grande puissance commerciale du Proche-Orient, succédant à Pétra.
Lorsque je me suis retrouvé au pied de ces ruines monumentales, j’ai eu des frissons. Nous étions presque seuls sur le site, à part un couple d’Asiatiques, ce qui rendait la découverte encore plus magique.
Nous avons arpenté la célèbre decumanus, cette rue à grandes colonnades bordée de bâtiments imposants. Parmi eux :
• Le temple de Baalshamin, sanctuaire dédié au dieu Baalshamin,
• Le majestueux temple de Bêl, un monument hellénistique consacré au dieu Bêl,
• L’Arc monumental, souvent appelé Arc de triomphe,
• Le Théâtre romain, véritable prouesse architecturale,
• Le temple de Nabû, dédié au dieu babylonien des arts, de l’écriture et du savoir,
• Et le Tétrapyle, point central de croisement des rues.
Un peu à l’écart, nous avons découvert la vallée des tombes, la nécropole de Palmyre.
Comme dans toutes les villes antiques, la cité était entourée de lieux funéraires. Les tours funéraires les plus anciennes contiennent plusieurs centaines d’emplacements répartis sur quatre à cinq étages, ornés de plafonds sculptés et peints.
Le site est dominé par le château médiéval Qal‘at ibn Maan, construit par les Mamelouks au XIIIᵉ siècle sur une colline surplombant la cité.
La forteresse bénéficie d’une position défensive naturelle, renforcée par des remparts imposants et un fossé.
L’unique accès se faisait par un pont-levis. Du sommet, la vue sur l’ensemble du site antique est absolument splendide, offrant un panorama saisissant sur Palmyre et le désert environnant.
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Malheureusement, entre juillet et octobre 2015, l’État Islamique a infligé un véritable désastre au site de Palmyre. Les terroristes ont dynamité le temple de Bêl et celui de Baalshamin, détruit plusieurs des célèbres tours funéraires, uniques au monde, pulvérisé le Tétrapyle, endommagé la partie centrale du théâtre romain et réduit en poussière l’Arc de triomphe.
À cela s’ajoutent les dégâts causés par les bombardements du régime syrien, qui ont également touché le château Qal‘at ibn Maan.
Ce fut une perte immense pour le patrimoine mondial et un drame culturel, car ces monuments représentaient des milliers d’années d’histoire et d’art, témoignages irremplaçables de la civilisation nabatéenne.
Une catastrophe culturelle sans précédent !
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Le soir, j’ai fêté mon anniversaire dans le restaurant de l’hôtel. Le chauffeur et le guide, complices et bienveillants, m’ont fait la surprise de m’offrir un énorme gâteau tout fluorescent et une bouteille de vin rouge pétillant syrien.
J’ai été vraiment touché par ce geste.
Le lendemain, route vers Hama à 3h de voiture.
Hama : حماة
Cette ville est célèbre pour ses norias, d’anciennes machines hydrauliques permettant d’élever l’eau grâce à l’énergie du courant, afin d’irriguer les cultures ou alimenter les aqueducs. Aujourd’hui, seules dix-sept norias subsistent parmi les nombreuses qui existaient autrefois. Elles n’ont plus d’utilité pratique mais sont conservées pour leur valeur esthétique et historique, et sont considérées comme les plus splendides jamais construites.
Construites à l’époque du bas empire romain d’Orient, certaines norias pouvaient atteindre 20 mètres de diamètre, un témoignage impressionnant du génie technique antique.
Après la visite, nous avons repris la route vers le nord, en direction d’Apamée.
Apamée : آفاميا
Actuel Qalat al-Madhīq, ce site archéologique, situé près du fleuve Oronte, conserve des ruines datant des IIe et IIIe millénaires avant J.-C.. Au IVe siècle, la ville était traversée par ce qui était alors la plus grande avenue du monde antique, une colonnade élevée sous l’empereur Marc Aurèle, dont les vestiges sont encore visibles aujourd’hui.
À son apogée, Apamée était protégée par des remparts de plus de 8 km de long. La cité, construite selon un plan orthogonal, comportait deux grands axes principaux : Nord-Sud et Est-Ouest. Dès le IIe siècle, elle connaît une intense phase d’urbanisme.
Son centre était dominé par une avenue monumentale, le Cardo, orienté Nord-Sud, large d’environ 22,50 m et long de près de 2 km. Bordée de portiques et ornée de 1 200 colonnes, elle constituait le cœur vivant de la cité.
Malheureusement, deux séismes violents, en 1152 et 1170, détruisirent presque complètement le site antique.
Après cette visite fascinante, nous avons repris la route vers la ville mythique d’Alep pour y passer la nuit.
Alep : حلب
Alep se dispute avec Damas le titre de « plus ancienne ville habitée en continu ». Elle est célèbre pour ses souks fascinants, sa forteresse impressionnante et, bien sûr, pour le savon d’Alep, ancêtre du savon de Marseille.
Habitée depuis le VIe millénaire av. J.-C., la ville doit son importance historique à son emplacement stratégique : un carrefour commercial entre la mer Méditerranée et la Mésopotamie (l’actuel Irak), et plus tard sur la route de la soie.
Avec l’inauguration du canal de Suez en 1869, le commerce maritime a progressivement détourné les flux commerciaux, et Alep a commencé un lent déclin. Ce recul économique a contribué à préserver l’ancienne ville, son architecture médiévale et son riche patrimoine traditionnel, qui lui vaut aujourd’hui d’être classée patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1986.
Le Souk couvert d’Alep :
C’est le plus grand marché couvert du monde, avec une longueur totale d’environ 13 kilomètres. La majeure partie du souk date du XIVe siècle, et il reste un lieu emblématique du commerce traditionnel syrien.
Le savon d’Alep, élaboré dans la ville il y a 3 500 ans, est considéré comme le plus vieux savon du monde. Sa fabrication traditionnelle n’a jamais changé depuis l’Antiquité : il est composé d’huiles végétales (olive et baies de laurier), d’eau et de soude végétale. Le savon ne contient aucun produit de synthèse, colorant, fixateur de parfum ou graisse animale, ce qui en fait un produit 100 % naturel et artisanal.
La Citadelle d'Alep :
C’est un palais médiéval fortifié perché sur un promontoire dominant le centre-ville. La première citadelle fut construite à l’époque hellénistique par un général d’Alexandre le Grand.
Depuis, elle a été continuellement attaquée et reconstruite. L’aspect actuel date de 1292, bien qu’elle ait subi des dommages lors du saccage d’Alep par Tamerlan en 1400 et d’un séisme en 1822, avant d’être restaurée en 1850-1851.
L’une de ses caractéristiques les plus impressionnantes est l’entrée fortifiée, accessible par un pont-escalier à huit arches construit au début du XVIe siècle.
À l’intérieur, cinq virages à angle droit et trois imposantes portes en acier, certaines ornées de linteaux sculptés, rendaient l’accès très difficile à un assaillant.
La citadelle est également entourée d’un fossé profond de 20 mètres sur 30 mètres de large, renforçant sa défense.
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Alep, comme Palmyre, a été sévèrement touchée par la guerre civile. Une grande partie du souk couvert a été détruite dès septembre 2012 lors de l’offensive rebelle, puis ravagée par des incendies et des bombardements répétés entre l’armée et les insurgés. Le souk est aujourd’hui vide et déserté.
La citadelle a également subi de lourds dommages : en août 2012, sa porte extérieure fut endommagée par des tirs d’obus rebelles, et en juillet 2015, une section des remparts du XIIIe siècle s’est effondrée après l’explosion d’un tunnel par la rébellion dans la vieille ville.
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Après une dernière nuit à Alep, nous avons pris la route 62 en direction du Monastère Saint-Siméon, situé à une trentaine de kilomètres au nord-ouest de la ville.
Le Monastère Saint-Siméon :
Ce monastère paléochrétien en ruine est un exemple exceptionnel de l’architecture du Ve siècle. Il comprend une église de pèlerinage, un vaste complexe monastique et les vestiges d’un village d’accueil pour les fidèles.
L’ensemble a été construit autour de la colonne sur laquelle vécut Saint Siméon le Stylite, un moine qui passa plus de trente ans à prêcher et prier au sommet de sa colonne, symbole de dévotion et d’humilité.
Le lieu dégage une atmosphère particulière : calme, mystique, presque irréelle. On imagine aisément les foules de pèlerins venus, il y a plus de quinze siècles, écouter ce saint ermite perché entre ciel et terre.
Après cette belle visite, nous avons repris la route en direction du Sud-Ouest, à travers la région d’Alep, pour rejoindre Homs.
Région d’Alep avec ses plantations d’oliviers
Homs : حمص
Située au cœur d’une vaste plaine fertile, à environ 500 m d’altitude, Homs occupe une position stratégique majeure. Véritable carrefour, la ville relie Damas à Alep du Sud au Nord et Palmyre à la Méditerranée d’Est en Ouest, en traversant la fameuse trouée d’Homs. Capitale d’un gouvernorat étendu, frontalier de l’Irak, de la Jordanie et du Liban, Homs était, avant la guerre, la troisième ville la plus peuplée de Syrie.
Le Krak des Chevaliers :
Joyau médiéval perché sur les contreforts du Jabal Ansariya, le Krak des Chevaliers domine majestueusement
la plaine d’El-Bukeia, à quelque 500 m d’altitude. Ce château fort, classé au Patrimoine mondial de l’UNESCO, est l’un des plus prestigieux et des mieux conservés des châteaux croisés.
Construit par l’Ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem entre 1142 et 1271, il formait un maillon essentiel du réseau défensif des États latins d’Orient, contrôlant la fameuse trouée d’Homs, passage stratégique entre la côte et l’intérieur des terres.
Son architecture, impressionnante par sa robustesse et son ingéniosité, témoigne du savoir-faire militaire de l’époque.
Une deuxième vague de travaux fut entreprise par les Mamelouks à la fin du XIIIe siècle, lui donnant son aspect actuel.
Au total, le Krak des Chevaliers mesure 220 mètres de long sur 135 mètres de large, couvrant une superficie d’environ 2,5 hectares. Véritable citadelle autonome, il pouvait abriter plus de 2 000 combattants.
Il s’agissait d’une véritable ville fortifiée, parfaitement organisée pour résister à un long siège. La forteresse disposait d’un moulin à vent, d’un four à pain, ainsi que d’un immense grenier destiné au stockage des vivres.
Des citernes et un puits assuraient l’approvisionnement en eau potable, tandis qu’un aqueduc alimentait le berquil, un bassin servant à abreuver les animaux.
On y trouvait également, comme dans toute place forte médiévale, des bâtiments fonctionnels : réfectoire, dortoirs, écuries… mais aussi une chapelle, un cloître et une salle capitulaire voûtée d’ogives, où les Chevaliers se réunissaient.
Cette dernière était précédée d’une élégante galerie de style gothique, témoignage de l’influence architecturale européenne jusque dans les confins du Levant.
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Évidement, ce joyau du patrimoine médiéval et témoin des croisades, n’a malheureusement pas échappé aux ravages de la guerre civile syrienne. Tenu par les forces rebelles, les troupes gouvernementales syriennes ont lancé un raid aérien sur le site et ses environs.
Plusieurs parties ont été endommagées : portions de remparts effondrées, voûtes éventrées, et pierres noircies par les explosions.
Voir ce monument, symbole de huit siècles d’histoire, frappé par les bombes, semblait presque irréel.
Le Krak, qui avait défié le temps, les tremblements de terre et les sièges médiévaux, se voyait cette fois blessé par la folie des hommes modernes.
Heureusement, malgré les dégâts, la structure principale du château a résisté. Des travaux de restauration ont été entrepris dès que la zone a été reprise par les troupes gouvernementales. Aujourd’hui, bien que portant les cicatrices de la guerre, le Krak des Chevaliers se dresse toujours fièrement sur sa colline, dominant la plaine de la Bekaa, comme un gardien mélancolique de l’histoire.
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Nous sommes rentrés sur Damas, des souvenirs plein la tête, pour passer notre dernière nuit en Syrie.
Destination coup de cœur
Conclusion : Un voyage extraordinaire, à la découverte d’un pays fascinant, riche d’histoire et d’humanité. Nous avons parcouru la Syrie avec émerveillement, rencontrant des habitants chaleureux, généreux et fiers de leur culture, toujours prêts à partager un sourire, un thé ou un récit de leur passé.
Chaque site visité, chaque échange, chaque regard, nous a profondément marqués.
Avec le recul, je réalise à quel point nous avons eu la chance inestimable de découvrir ce pays avant que la guerre ne vienne tout bouleverser. Les images des destructions, des villes meurtries et des monuments effacés par la violence m’ont profondément touché.
Quand je repense à ces lieux magnifiques et à toutes ces personnes croisées sur notre route, une question me hante souvent :
Que sont-ils devenus ?
Ce voyage restera pour toujours gravé dans ma mémoire.
Un témoignage d’une époque révolue, d’une Syrie splendide et paisible, celle que j’ai eu la chance de connaître avant que le vent de la guerre n’emporte tout sur son passage.
Carte de notre périple
© Textes et photographies : Stéphane Campagne/All rights reserved.
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